jeudi 30 septembre 2010

Le petit Salif aime la toubabou

Autour de chez moi, il y a plein de petites cases abritant tous nos chers voisins! À chaque fois je suis un peu gênée de rentrer à la maison… la grosse maison (qui n’est pas très grosse en réalité, mais comparée à ce qui se trouve aux alentours, elle l’est!). Malgré ma gêne, je prends toujours du temps pour les petits voisins qui viennent me saluer. Parfois, ils poussent ma moto jusque dans le jardin pour m’aider à la stationner. Ils sont siiiiiiii cutes!
J’en reconnais quelques-uns qui s’appellent Rodrigue, Jérémie et Salif. Salif a deux ans. Il comprend un peu le français, mais il est encore jeune et très peu bavard. Tout ce qu’il fait c’est crier TOUBABOU quand il me voit.

L’autre jour, j’ai ouvert la porte d’entrée du jardin pour ouvrir à Delphine, une dame qu’on a connue chez un ami et qui vient nous saluer et nous vendre des mangues séchées (que je mange comme des chips… c’est pêché tous les kilos que je peux ingurgiter!). Une fois qu’elle est rentrée, j’entends le petit Salif hurler TOUBABOU sans arrêt en courant dans ma direction. Il était adorable et il courait très vite. Quand il est arrivé près de moi, il s’est jeté sur moi et a encerclé mes jambes avec ses petits bras. J’avais envie de pleurer tellement je le trouvais touchant… Il me regardait avec ses grands yeux! Ensuite, je lui demandé s’il voulait rentrer, mais il a pointé Delphine, il s'est mis sur la pointe des pied, il s'est étiré pour attraper la poignée et il a refermé la porte derrière lui… comme s’il ne voulait pas déranger!

Celui-là, à chaque fois que je le croise, ça me rend de bonne humeur!

mercredi 29 septembre 2010

Arriver volontairement en retard au travail sans remords, ça se fait!

Arriver volontairement en retard au travail n’est pas une possibilité qu’on envisage par chez nous! Mais ici, c’est devenu une obligation pour moi! Le seul matin où je n’ai pas choisi d’être en retard, c’est lorsque le ciel s’est déchaîné et que la pluie s’est mise à tomber sans arrêt pendant 2 heures. Des grosses gouttes lourdes qui font mal quand elles frappent et qui nous empêchent de voir à quelques mètres en avant. C’est fort, c’est puissant et c’est… dangereux! Heureusement, à part cette fois, les orages ont presque toujours éclaté alors que je me trouvais dans le confort du bureau, de la maison… ou à la veille d’y arriver!

Bref, pluie à part, il faut quand même être en retard. Pourtant, c’est écrit sur le babillard : il faut respecter les heures du bureau qui sont de 7h30 à 12h30 et de 15h à 18h-18h30. Je veux bien, mais sérieusement, je suis tannée d’arriver et de me buter à une porte barrée à clé : le matin et en revenant de pause! Alors j’arrive en retard! Une demi-heure en retard le matin, ce n’est encore pas tout à fait assez donc j'ai opté pour 45 minutes, ce qui est parfait! Heureusement, l’après-midi c’est plus un 10-15 minutes, donc l’attente était moins longue.
C’est fou pour nous, mais c’est la réalité d’ici! Mes nouvelles amies africaines m’ont prévenue de ne pas planifier mon retard, de me lever comme à l’habitude, de me préparer à mon rythme et d’arriver ensuite! Mais j’ai eu beau essayer de prendre mon temps, je n’arrivais pas à être assez en retard! J’ai donc décidé de me lever plus tard… volontairement!

La fin du ramadan!

J’ai oublié d’en parler!! Pourtant ça a été ma première sortie à Banfora!

La fin du ramadan se décide avec la lune! Alors on ne savait pas si notre congé férié serait le jeudi ou le vendredi! Tout le monde se posait la question! Finalement c’est tombé le vendredi! Toutes nos réunions ont été annulées et nous avons été invitées à manger chez la mère de Yacouba. Je dis la mère parce que le père a sa maison officielle dans une ville voisine avec sa deuxième, et une troisième maison avec une troisième femme dans une ville encore plus éloignées. Contre toute attente, le père était là… car il se reposait chez sa première femme après s’être blessé à la cheville. Semble-t-il qu’il n’y vient que très rarement.
Bref, en cette journée de fête, les enfants revêtent leurs plus beaux habits et se promènent d’une porte à l’autre en disant ¨Same Same¨ en échange de quelques francs. C’est comme une halloween monétaire! Une fois les same same terminés (ce qui peut être long pour ceux qui en veulent plus!), tout le monde mange en écoutant de la musique, en parlant et en regardant le ciel.

Nous avons été très bien accueillies dans la cour de cette petite case qui abrite une mère et ses 4 enfants. Les beaux habits ont fait fureur… mais Yacouba est disparu, mort de honte de ne pas être aussi beau que ses amis et son frère. Le couturier n’avait pas eu le temps de finir son ensemble avant la fin du ramadan.

Pauvre chou. On ne l’a pas revu de la journée car il est parti e se cacher dans un champs de maïs voisin.

La fin du ramadan!

J’ai oublié d’en parler!! Pourtant ça a été ma première sortie à Banfora!

La fin du ramadan se décide avec la lune! Alors on ne savait pas si notre congé férié serait le jeudi ou le vendredi! Tout le monde se posait la question! Finalement c’est tombé le vendredi! Toutes nos réunions ont été annulées et nous avons été invitées à manger chez la mère de Yacouba. Je dis la mère parce que le père a sa maison officielle dans une ville voisine avec sa deuxième, et une troisième maison avec une troisième femme dans une ville encore plus éloignées. Contre toute attente, le père était là… car il se reposait chez sa première femme après s’être blessé à la cheville. Semble-t-il qu’il n’y vient que très rarement.
Bref, en cette journée de fête, les enfants revêtent leurs plus beaux habits et se promènent d’une porte à l’autre en disant ¨Same Same¨ en échange de quelques francs. C’est comme une halloween monétaire! Une fois les same same terminés (ce qui peut être long pour ceux qui en veulent plus!), tout le monde mange en écoutant de la musique, en parlant et en regardant le ciel.

Nous avons été très bien accueillies dans la cour de cette petite case qui abrite une mère et ses 4 enfants. Les beaux habits ont fait fureur… mais Yacouba est disparu, mort de honte de ne pas être aussi beau que ses amis et son frère. Le couturier n’avait pas eu le temps de finir son ensemble avant la fin du ramadan.

Pauvre chou. On ne l’a pas revu de la journée car il est parti e se cacher dans un champs de maïs voisin.

mardi 28 septembre 2010

Il vous a pas fait de rabais ?

Une contravention! On a eu une contravention pour un stop brûlé… qu’on avait fait, mais là où la logique veut qu’on fasse un arrêt et non exactement là où il est situé!! Je veux bien qu’on fasse respecter les règlements, mais quand le stop est à un bon 10 mètres de l’intersection, c’est normal qu’on le fasse un peu plus loin pour voir les motos arriver!!!

Pendant qu’on attendait notre sentence officielle sur le bord de la route, une collègue de travail s’est arrêtée pour nous demander ce qui se passait! On lui a dit qu’on venait de nous donner une contravention qui serait probablement de 6 000 Francs (12$). Elle nous regarde d’un air surpris et nous dit : ¨Il ne vous a pas fait de rabais ?¨

Four au charbon

Pénurie de gaz oblige, nous avons fait à manger sur un mini four à charbon. Accroupies par-dessus notre chaudron, le processus a été long, mais nous y sommes arrivées. Je suis contente d’avoir eu à procéder de la sorte car ça nous a rapprochées de la réalité de nos voisins, mais l’occidentale en mois qui n’aiment pas prendre 2h30 pour cuisiner un repas simple en rentrant du travail, était contente quand la bonbonne a traversé la porte quelques jours après!

vendredi 24 septembre 2010

Un éclair déchire le ciel

J’ai compris l’autre soir ce que voulait dire un éclair déchire le ciel ! On a eu des beaux éclairs cet été à Montréal, des tonnerres puissants aussi… mais vraiment, en voyant ce qu’il y a ici, je trouve ça drôle d’avoir été impressionnée à plus d’une reprise par la force de nos orages montréalais.

Assise derrière Fanta sur la mobylette (*en direction d’un restaurant), un éclair a déchiré le ciel. Quand je dis déchiré, je dis déchirer. Fanta s’est arrêtée, m’a regardée et elle a dit : WOW ! L’éclair était si gros, si étendu ! Comme des racines d’arbres là-haut dans le ciel. Tout le ciel ! Il n’y avait pas un coin de ciel pas occupé par cet éclair qui a fait tant de lumière que le ciel est devenu mauve. AYOYE. Pas besoin de vous décrire le capharnaüm qu’il y a eu après. Un tonnerre à nous faire exploser les tympans!

Une chance que nous étions rendues au restaurant quand ça s’est mis à tomber !

mercredi 22 septembre 2010

Apprendre à conduire une mobylette manuelle dans la boue!

Ok. Ça peut paraître facile conduire une mobylette semi manuelle… parce que ça l’est (j’étais craintive pour rien… quand tu te trompes de vitesse, ton moteur fait un gros bruit effrayant et tu t’ajustes!). Mais conduire une mobylette ici avec tous ces trous si creux, ces chemins sablonneux et la bouette post orage (n’oublions pas que la saison des pluies n’est pas terminée, et quand tu tombes dans un trou de boue, t’es bien sale jusqu’aux genoux)… c’est toute une épreuve. Mais bon. J’ai appris. Samedi. Et qu’est-ce qu’on fait dimanche ? On part aux Cascades à 10 kilomètres de Banfora. CHOUETTE! Je peux venir, je sais conduire!


Chouette oui, épeurant aussi. Un chemin troué comme partout, mais aussi des portions de route complètement inondées… comme dans jusqu’à la moitié de ma roue donc je ne vois pas où sont les trous. Sans rien dire et en montant les pieds le plus haut possible, je fonce, lentement mais sûrement, dans ces tronçons de route rivière qui me donne l’impression de faire du motocross mal équipée!


J’ai été prudente c’est certain!


Et j’ai eu taaaaant de plaisir sur ces routes entourées de paysages magnifiques et de jeunes gens travaillant dans les champs!!

Accepter que tu passeras BEAUCOUP de temps à attendre, c’est accepter ta nouvelle réalité

Attendre. Être patiente. Attendre. Attendre encore. Juste attendre. Il faut toujours attendre. Pour tout, il faut attendre. Bref je n’ai jamais autant attendu.

mardi 21 septembre 2010

Silence

Les gens vont prendre le thé, vont saluer, vont discuter les uns chez les autres. Ce qui est un peu troublant pour nous en tant qu’Occidentaux, c’est quand la visite se résume à quelques échanges (très peu) et beaucoup de looooongs silences interminables durant lesquels tout le monde regarde le ciel et pense à.... je ne sais trop quoi.

Peut-être que c’est ça profiter de la vie!

Ça va ? Oui chez vous ? Et la famille ? Et les enfants ? Et la soirée ? Et le week-end ? Salutations qui n’en finissent plus!

Le matin, il faut calculer dans notre horaire du temps pour les salutations. Il faut aller serrer la main à tout le monde et prendre de leurs nouvelles. Quand les autres arrivent, ils passent au travers du même processus! Bref, on passe beaucoup de temps à se saluer! Même dans une salle d’attente les nouveaux arrivants saluent ceux qui y sont déjà pour ensuite s’assoir en silence. Imaginez combien de bonjour ou bonsoir j’ai pu lancer déjà!

MmmmmMMMMMmm

Au Burkina, il n’y pas vraiment de mot qui équivalent à nos oui et nos non on dit mmmm Mmmmm, mais avec différentes intonations pour signifier si c’est positif ou négatif. De toute façon, il est bien rare qu’on dise un non catégorique car c’est impoli! Il faut détourner la conversation pour faire comprendre que ce sera non, mais sans le dire vraiment. Si on y arrive pas, on dit peut-être … et peut-être ça veut dire : non-mais-je-suis-trop-gênée-pour-te-le-dire-clairement-pis-tu-le-comprends-pas-par-toi-même.

Il est midi, on passe au bonsoir!

Partage : À ma grande surprise, on m’a regardé avec un air curieux lorsque j’ai salué quelqu’un en disant bonjour en début d’après-midi. J’ai appris à ce moment-là que dès midi, on dit bonsoir. Ah d’accord.
Entre le lever du soleil et 10h : A ni sogoma
Entre 10h et 16h : A ni tile
Entre 16h jusqu’en soirée : A ni wula
Fin de soirée et nuit : A ni su
En français ça reste bonjour le matin et bonsoir dès midi!

Toubabou!


C’est au son des ``TOUBABOU`` ou ``LA BLANCHE`` que j’ai découvert la ville de Banfora où je resterai durant les mois à venir. C’est une ville que je qualifierais plus d’un grand village. Il y a quelques routes goudronnées qui sont les rues importantes (sans noms) et toutes les autres qui sont des routes de terre parsemées de trous béants dû aux averses violents de la saison des pluies qui n’est toujours pas terminée.

Bref les toubabous c’est nous… et nous ne sommes pas très nombreux et facilement repérables (entre autres parce que nous sommes les seuls à porter le casque sur les mobylettes!).

Petits pieds sous la porte

Ton espace c’est mon espace. J’ai compris ce qu’on nous disait en formation. Ici, la visite peut débarquer sans prévenir pour une durée indéterminée et il n’y en a pas de problème. En habitant chez Floriane et Romain (coopérant en assainissement des eaux) le temps que notre maison soit prête, j’ai eu un bel aperçu de la visite qui reste, reste et reste. Les deux principaux visiteurs s’appellent Ali et Yacouba. Ils ont 13 ans, mais on l’air d’en avoir 9.

Ils arrivent à n’importe quelle heure du jour ou de la soirée (quand même pas la nuit) pour jaser. Ils sont charmants et serviables (toujours prêts à nous aider, nous rendre un service, nous accompagner la nuit), mais parfois ça devient épuisant de les avoir toujours cachés quelque part. En plus de nos nombreux visiteurs réguliers, il y a ces enfants qui aiment tant jouer à ``sonne décrisse`` ce qui fait que la sonnette retentie et hop personne à la porte. À cause de ces petits jeux, Floriane a pris l’habitude de regarder sous la porte si elle voyait des pieds. Une fois les pieds reconnus, elle va ouvrir la porte. Ali et Yacouba sont au courant de sa tactique, alors inutile de vous dire que lorsqu’ils sonnent à la porte, ils veulent tellement qu’on leur voit les pieds qu’ils les glissent le plus possible sous la craque de porte. C’est super mignon…. Et utile car quand l’envie d’ouvrir la porte n’y est pas… En voyant les pieds on sait que ce n’est pas important et que de toute façon, ils repasseront dans une heure ou deux!

Bonsoir, tu veux danser le Zouk ?

Le zouk, c’est une danse que je décrirais comme over suave… C’est pratiquement faire l’amour sur la piste de danse. Il paraît que c’est le fun à danser, mais que c’est tellement personnel que ça peut être difficile. Ginette (une autre stagiaire, d’origine ivoirienne) a tenté de me montrer comment faire. Il paraît que j’ai bien le mouvement de bassin. Maintenant est-ce que je vais pratiquer ? Mmmm je ne pense pas, même toute seule dans ton salon c’est gênant à danser! À y penser Ginette était mal à l’aise… Imaginez!


Tout de même, les Africains sont de grands danseurs… Les hommes dansent bien et aiment danser. Au Matata (bar où nous avons été prendre une bière pour fêter notre arrivée à Ouagadougou), il y avait au moins 7 garçons pour 1 fille. Ça sentait fort sur la piste de danse!


On nous a dit que c’était un bar typiquement africain, avec de la musique africaine seulement, de la musique pour danser le zouk dès 2 heures du matin et de la bière burkina (qui goûte l’eau)! Je peux vous dire qu’il faisait chaud sur la piste de danse et ça se dandine pas juste un peu!


Matata qui vient du akouna matata qui était associé au parc Safari dans ma jeunesse… ça veut dire Prends la vie comme elle vient!


Alors prenons la vie comme elle vient en s’ajustant au mode de vie africain!

Une pintade et des patates passent les douanes à Casablanca!

Durant notre escale de 17 heures à Casablanca, on nous a offert une chambre d’hôtel dans les environs de l’aéroport. Fanta (ma coloc burkinabée) en a profité pour passer du temps avec ses parents qui habitent le Maroc. Comme toute bonne maman africaine, sa mère avait préparé une pintade avec des patates (à différencier des pommes de terre nous a prévenu Fanta!). Gentille comme elle est, elle en avait fait pour 4 personnes étant donné que nous étions 4 stagiaires sur le même vol.

Malheureusement, au moment du repas, Mylène et moi étions partie à la mosquée d’Hassan II au centre-ville de Casa. Mosquée grandiose et incroyablement impressionnante.

Maintenant heureusement, nous n’avons pas réussi à trouver à manger. Tout était fermé à cause du ramadan. Non. Ce n’est pas tout à fait vrai. En fait certains restaurants étaient ouverts… mais seulement pour accueillir des joueurs de cartes qui passaient le temps en attendant le coucher du soleil, moment où les rues se vident COMPLÈTEMENT (au point de nous laisser croire qu’on se retrouve soudainement dans une ville fantôme) puisque les gens se ruent vers leur maison pour manger avant de se rendre par milliers à la mosquée.

Sur le coup, ça nous paraissait tragique car nous avions extrêmement faim. Mais une fois de retour à l’aéroport, Fanta nous annonce qu’elle nous a apporté le reste du plat que sa maman nous avait préparé. Joie! Toutefois, il faut passer les douanes d’abord puisqu’il est l’heure de se rendre à notre porte d’embarcation. J’avais déjà oublié le souper!

Une fois à côté du la porte de l’avion, Fanta ressort sa pintade et nous rappelant, qu’il faut manger au moins un petit quelque chose! AH! La viande et le poulet ON PASSÉ LES DOUANES! C’est dans ces moments-là qu’on se rend compte à quel point les normes de sécurités varient d’un endroit à l’autre. Alors qu’en Occident nous ne pouvons pas passer les postes de contrôle avec plus de 100 ml de liquide dans une bouteille, ici, tu peux passer avec ton souper préparé par la mère de ton amie qui habite à Rabat, qui a fait tout le trajet jusqu’à Casablanca, qui a laissé ledit repas à ses pieds tout l’après-midi et toute la soirée! Wow! J’aime!

Soit dit en passant, c’était DÉLICIEUX!