samedi 30 octobre 2010

Visite surprise!

Ali est venu nous rendre visite et nous servir quelques affirmations et questions savoureuses : des perles.


« Le Burkina Faso, ça veut dire «pays des hommes intègres», mais ici, les hommes ne sont pas intègres. Ça veut dire quoi Canada ? »


« Fanta tu es bien einh ? Tu es grosses, bien forte, les grosses ça devient des princesses » - Fanta de dire oui oui Ali, mais c’est pas bon pour la santé d’être gros!


«Les génies, ça existe. Je te dis, je ne joue pas!» - Ce sont des esprits maléfiques.


« Véro elle est très occupée avec ses champignons » - Je tentais un traitement anti moisi sur un mur de ma chambre.


« Oh! Elle va dessiner un masque ? » - Fanta allait se faire un facial.


« Pour tuer des éléphants, il faut des grosses balles, parce que les petites balles, ça leur fait rien!» - Merci pour le partage!


« Je te dis Véronique, si je te fais goûter à ma tortue, tu vas tout le temps me demander : Ali, amène moi des tortues! » - il tente de faire grossir une tortue dans un seau pour pouvoir la manger après… il mange pas mal tout ce qu’il attrape!


Il nous fait beaucoup rire ce petit Ali!

jeudi 28 octobre 2010

Un matin pas comme les autres

Ce matin-là, c’était un matin pas comme les autres pour Dieudonné (notre gardien). En fait, on se disait qu’il devait penser que c’était un matin pas comme les autres ! Non, on espérait qu’il pense que c’était un matin pas comme les autres. En bout de ligne, pour lui, c’était un matin comme les autres, mais un matin où il s’est réveillé en retard.

Pendant les quatre jours où nous sommes parties à Ouagadougou, Audrey a eu la gentillesse de prêter son vélo à Dieudonné. Tant qu’à ne pas y être, elle s’est dit qu’il allait pouvoir faire des commissions avec et se faciliter la vie. Bon. D’accord, ça se peut une malchance… il a cassé les freins. On passe sur les freins cassés.

Ce n’est pas la fin du monde, Audrey va pouvoir les faire réparer en allant travailler. Le problème, c’est qu’elle ne peut pas partir travailler comme à l’habitude ce matin-là parce que Dieudonné EST PARTI avec le vélo pour ne pas arriver en retard à son autre job ! Pour lui, rouler sans freins ce n’est pas grave et qu’Audrey ne puisse pas aller travailler, ce n’est pas très grave non plus. En fait, ce n’est pas que ce n’est pas grave, c’est qu’il n’a pas pensé que ça pouvait être grave.

Il a vraiment fallu lui expliquer qu’il ne peut pas partir avec le moyen de transport de quelqu’un d’autre sans le lui demander parce que ça crée des problèmes. Il était tout désolé, il n’avait pas oublié que nous étions revenues, il a simplement pensé que ça ne dérangerait personne! Genre.
(Clin d’œil à Just a teen. )

mercredi 27 octobre 2010

Les tas

Il y a des tas de déchets partout dans les quartiers résidentiels comme en plein milieu du centre-ville et du marché. Des gros tas. En fait, les gens vont jeter le contenu de leurs poubelles à des endroits précis (et nombreux) dans les rues et des camions viennent les chercher pour les apporter dans des dépotoirs. Le problème, c’est que les responsables du ramassage ne sont pas très assidus. Des gens ont donc parti une entreprise qui le fait à leur place. Ils demandent 1000 FCFA (2$) par mois pour venir chercher nos déchets et les apporter dans des dépotoirs illégaux (donc d’autres gros tas) où les camions du gouvernement viennent les chercher ensuite. Il n’y a pas de sanctions parce que ça facilite la tâche… les petits tas se retrouvent en plus gros tas, mais concentrés aux mêmes endroits. Reste qu’il y a des moyens tas un peu partout que les gens brûlent quand ils deviennent trop gros et ils sont toujours plein de poulets, de moutons, d’ânes et de cochons qui y cherchent à manger ! Ah les tas !

Un tas c’est juste un tas… mais ils sont d’autant plus troublants quand ils sont en plein milieu du marché et que les gens étendent des morceaux de plastique dessus pour s’y assoir. Il ne faut pas perdre d’espace, même si ça implique vendre ses tomates dans une odeur de poubelle !!

lundi 25 octobre 2010

Que les riches fassent du bruit!

Nous sommes allées à Ouaga pour une formation axée sur les résultats. Tant qu’à être dans la capitale, nous en avons profité pour sortir avec nos collègues stagiaires habitant à Ouaga même, ou venant de Fada!

J’avais lancé l’idée d’aller au club le Golden. La seule raison de cette proposition : nous en avions entendu parler à Bobo comme LA place où aller. Une des autres stagiaires nous a dit que ça valait la peine d’y aller pour l’expérience, mais que c’était vraiment intense et sûrement pas notre genre parce que les gens se trouvent trop beaux, trop cools, ils se regardent danser dans les miroirs qui décorent les pièces et portent des grosses chaînes en or avec des signes de $ au bout. C’est très bling bling! En effet, c’était très bling bling. Ça fait très étrange de passer de la rue qui est en terre, pleine de trous et de roches à un club très chic, très climatisé (joie) et très occidental. C’était tout de même amusant car nous avons pu bien danser (quoique extrêmement fatiguée, à 2h45 je me suis assise et je n’ai jamais eu la force de me relever jusqu’à notre départ à 3h45 (les bars ne fermant pas à 3h comme chez nous!)).

J’ai beaucoup aimé observer les gens, juste ça valait vraiment le déplacement! Tous bien arrangés, tous en mode «flirt», tous se trouvant très beaux… C’était chouette, mais turn off total lorsque le DJ s’est mis à dire : «Jeunes riches faites du bruit!» et que les jeunes se mettaient à crier d’une façon excitée de ouaiiiiis on est les riches, on est les meilleurs, vive nous. YARK!

mercredi 20 octobre 2010

Sensibilisation contre le travail des enfants!

Wow! C’est fou tout ce qu’ils peuvent faire faire aux enfants… petits, agiles et obéissants, ils sont parfait pour effectuer des tâches difficiles et dangereuses qui mettent souvent leur santé et leur vie en danger.

Aboubacar Son (mon collègue #1) s’occupe beaucoup des projets de sensibilisation contre le travail des enfants. Dans ses activités, il va dans des villages (en brousse comme il dit) pour faire la projection d’un film de sensibilisation et ensuite échanger avec les villageois et leurs enfants, leur expliquer les dangers de certaines pratiques et leur faire comprendre l’importance de l’éducation. Son leur demande de libérer les jeunes durant la période scolaire et de porter une attention particulière au choix des travaux à leur faire faire durant les congés.

Évidemment, il faut aller dans les plus gros des petits villages pour avoir accès à l’électricité. Je l’ai donc accompagné à Douna, à une heure de route de Banfora. Pour s’y rendre, nous sommes passés par de nombreux villages plein de SUPERBES huttes et d’IMMENSES termitières. Nous sommes même passés près du village ou Son est né, où il a grandi! J’ai vu son école primaire, son école secondaire… Je trouvais ça touchant de voir ça! Il m’a dit qu’il m’y ramènerait… J’espère que ça se fera!

Bref, dans un terrain vague, un fil a été tiré pour amener l’électricité. Un haut-parleur et un néon étaient accrochés aux branches d’un arbre à côté duquel nous avons installé la télévision.
Inutile de vous dire que la toubabou a fait fureur! Les enfants se jetaient (littéralement) sur moi, pour que je les prenne en photo! C’était tellement intense leur affaire, que ça devenait violent et les responsables ont dû leur dire de faire attention. Je n’ai jamais été aussi entourée de ma vie. Et les jeunes me serraient la main pour la flatter, la toucher et voir si le blanc c’est comme le noir J Leur français étant limité, nous avons échangé surtout avec des signes!

Bref, l’animation de Son était géniale. Les jeunes ont dansé, ils ont discuté, les grands-pères dans leurs beaux habits se sont prononcés contre le travail des enfants! Ils ont dit en avoir été victime, avoir obligé leurs enfants à le faire et maintenant ils voient les effets néfastes de tout ça. Ils ne souhaitent pas que leurs petits enfants continuent dans cette voie dangereuse. C’était beau à voir. Bon, tout se passant en Dioula, mais j’avais un bon interprète.

Maintenant, entre ce que les gens veulent et ce qui se passe, il y a tout un fossé… la faim ou la maladie des parents les obligent parfois à envoyer leurs très jeunes enfants travailler pour, ou avec eux, question de nourrir la famille. À ce projet de sensibilisation, ils devraient ajouter la planification familiale pour expliquer comment éviter des familles trop nombreuses qui impliquent des enfants travailleurs car il y a trop de bouches à nourrir.

Gros projet. Souhaitable, mais de très grande envergure.

mardi 19 octobre 2010

Sorcellerie!

Au Burkina il existe des maisons de sorcières. C’est spécial. Ce sont des maisons pour accueillir les femmes qui sont accusées de sorcelleries et rejetées de leur village. Si quelque chose d’étrange se passe et que les membres d’un village accusent une femme, elle doit ramasser ses affaires et quitter. Comme les histoires circulent rapidement, il leur est souvent impossible de trouver un autre village avoisinant qui les accueillera. Elles se retrouvent donc dans ces maisons avec d’autres « sorcières ».

Il y a aussi celles qui sont font rejeter pour avoir provoqué la mort. Si quelqu’un se suicide, des incantations permettront à l’âme du défunt de dénoncer la personne qui l’a fait commettre cet acte irréparable.
C’est triste.

Dans un autre ordre d’idée, il y a aussi les guérisseurs… Fati est d’ailleurs allée en voir un pour faire plaisir à son père (sa mère n’étant pas chaude à l’idée)… Il lui a fouetté les seins avec force en utilisant des tiges de blé. Il lui a ensuite dit d’appliquer une pâte noire et puante sur ses mamelons. Fati a avoué que ça avait fait très mal et que la pâte avait empiré ses plaies. Elle a donc arrêté et était très contente de pouvoir aller à l’hôpital.

C’est inquiétant car la plupart vont faire ce que leur dit le guérisseur et finir par en mourir car c’est souvent n’importe quoi! Ouf.

lundi 18 octobre 2010

Fati a accouché d’une petite fille!

En arrivant à Banfora, nous sommes devenues amies avec une famille qui s’était liée d’amitié avec Fabrizio, un coopérant volontaire. (Je crois en avoir déjà parlé car nous sommes allées fêter la fin du ramadan avec eux.) Et bien dans cette famille, il y a 2 filles et 2 garçons. La plus vieille s’appelle Fati et elle vient d’accoucher d’une petite fille que son futur mari a prénommé Anissa. À 18 ans elle est maintenant mère en plus d’être étudiante en cours du soir (merci à sa mère, elle continuera d’aller à l’école).

Sa maman (Mariam) nous a confié que c’est ce que ça fait envoyer sa fille à Ouagadougou pour un tournoi de lutte (oui oui)… ça finit enceinte! Heureusement, le père de l’enfant était déjà promis et dès qu’il termine ses études dans la capitale, il va revenir à Banfora!

Bref, une naissance peut-être pas désirée, mais heureuse puisque c’était dans les plans. Le problème c’est que la petite ne boit pas. En fait, en n’arrivant pas à boire normalement, ça a créé des plaies sur le bout des mamelons de Fati et c’est extrêmement douloureux. Elle nous a montré ça (car ici, ce sont les cuisses la partie intime, les seins, tout le monde peut voir!) et j’avais mal juste à regarder. À cause de ces plaies et de l’incapacité du bébé à téter, Anissa n’a bu que de l’eau et du jus d’orange pendant 1 semaine. Inutile de vous dire qu’elle est rachitique (elle a perdu du poids depuis sa naissance, elle est sans énergie, elle ne serre même pas les doigts quand on lui met dans la main). Bref, le bébé étant en grand danger de mort à cause de sa malnutrition, nous lui avons acheté du lait et un biberon… nous lui avons expliqué comment l’utiliser en le désinfectant, etc. et le lendemain matin, nous l’avons amenée à l’hôpital voir le pédiatre.

Je suis très contente de l'avoir accompagnée à l’hôpital parce qu’elle serait probablement retournée chez elle sans avoir obtenu l’aide qu’elle était venue chercher. L’infirmière lui a juste dit qu’il fallait arrêter ses caprices et faire boire le bébé même si ça fait mal. Je lui ai dit que Fati était loin d’être plaignarde et que si on était ici, c’est qu’il y avait un problème, qu’il fallait faire quelque chose car le bébé allait mourir et qu’on voulait voir le docteur. Joie : on a réussi à voir le docteur! Je plains les pauvres femmes qui se pointent là désespérées et qui se font retourner de bord en se faisant dire qu’elles sont juste des mauvaises mères qui ne donnent pas le sein comme il le faut… sans se faire expliquer comment elle pourraient faire autrement! Franchement!

Enfin… le médecin lui a dit comment traiter ses mamelons et comment bien donner le sein pour lorsque ce serait guérit car, en attendant, ce sera du lait en poudre (ouin). Ensuite, il lui a expliqué comment faire sortir le lait (qui n’est pas infecté, ça a été vérifié) pour le donner (en alternance avec le lait en poudre) à Anissa avec le biberon avant de la faire boire directement au sein. Ici c’est très important de faire boire le lait de la mère car ça les protège de bien des bactéries et maladies! On ne peut malheureusement pas confier l’enfant à une nourrice car le danger d’attraper des maladies et trop grand.

Selon son examen, si Fati suit les conseils du docteur, tout devrait bien aller d’ici deux jours. Je trouvais qu’il avait bien de l’allure ce médecin! Il lui a donné rendez-vous dans 2 jours pour voir l’avancement des choses et prendre des prises de sang. On croise les doigts. Très forts parce qu’un bébé naissant qui ne se nourrit pas pendant une semaine, ça part mal dans la vie.
Fati est adorable. Le pédiatre lui a dit d’attendre avant de tirer le lait car ce serait trop douloureux et elle a répondu dans un français approximatif (l’homme ne parlant pas Dioula) qu’elle en sortirait dès qu’elle arrive à la maison et ce, même si ça la fait pleurer car c’est important pour son bébé! Le doc était impressionné :)

À suivre….

dimanche 17 octobre 2010

Tuyau d’eau explosé

Il faut payer pour l’eau filtrée (que nous filtrons une deuxième fois à la maison car disons que malgré la filtration, elle n’est pas claire claire !). Comme la plupart des gens n’ont pas l’eau courante à la maison, ils vont à la pompe pour acheter leurs litres d’eau.

L’autre jour, nous sommes sorties de la maison et sur notre rue, un tuyau avait explosé. Il y avait au moins dix jeunes qui avaient vu l’eau couler et qui se sont précipités à la maison pour rapporter des sceaux et les remplir le plus possible de cette eau filtrée qui leur donne moins mal au ventre. C’était tellement beau à voir toute cette joie pour de l’eau que nous considérons à tort comme quelque chose d’acquis !

vendredi 15 octobre 2010

Les oignons : je dois vous en parler

La mort qui tue. Les oignons ça fait pleurer quand on les épluche. Oui. Mais les oignons burkinabés… ça fait faire une dépression! Ils sont siiiiiiii forts que c’est souffrant. Après un oignon d’épluché, je suis rouge tomate, je suis toute mouillée de larme et je n’arrive plus à ouvrir les yeux. Audrey ça lui en prend 2… et Fanta a une technique pas 100% efficace, mais certainement plus que la nôtre : ne pas regarder ce qu’elle fait. J’ai abandonné l’idée des oignons. Juste être dans la pièce me fait pleurer. La vaisselle. Je vais me concentrer sur la vaisselle.

Changement de bureau

Mon bureau a déménagé. Du siège de l’Association au cœur de la ville, je suis rendue en haut d’une colline. Il y a de l’air, du vent, des arbres. Des champs pas très loin, du sable partout. J’adore regarder au loin la ville de Banfora en écoutant de la musique, en regardant les gens passer. C’est calme, c’est rafraîchissant. J’aime.

jeudi 14 octobre 2010

Fin de semaine de filles à Bobo!

Sac-à-dos sur le dos, nous sommes parties vers la station d’autobus TCV. À 45 minutes de marche de la maison, nous avons commencé notre longue promenade de deux jours! Pas question d’appeler un taxi puisque n’étant que 3 à Banfora, ils ont un monopole qui leur permet de demander des sommes faramineuses!


Notre marche est notre première économie. La deuxième ? Le rabais que nous donne la compagnie d’autobus pour nos beaux yeux (nooon, ils en font à tout le monde :P). Le troisième ? Le dîner chez la mère de Djenneba à Bobo. Toutes assises en rond sur des petits bancs à ras le sol, à côté des cases et de la cuisine extérieure, mais à l’abri du soleil, nous avons mangé dans la même assiette du riz avec une sauce au chou et au mouton. MIAM.


Venant d’une famille pauvre, les moyens sont limités. Nous avons donc acheté une robe et des souliers à sa tante et donné un peu d’argent à sa mère pour payer de la nourriture. La marâtre de Djenneba (deuxième femme de son père… oui oui, pour un enfant, les autres femmes de son père sont ses marâtres) n’y était pas et elle était très déçue de ne pas pouvoir nous la présenter car elle l’aime beaucoup! Bref, notre passage était éclair, mais significatif pour moi car j’ai vu d’où venait mon amie et j’ai peut-être plus compris ses comportements que j’expliquerai dans un autre article.


De là : direction marché! Grand, sale, poussiéreux, plein de tarzans harcelants (vendeurs de gogosses à touristes agressifs qui voulaient donner une volée à Djenneba parce qu’elle nous disait de ne rien leur acheter et elle se battait pour les prix en disant qu’ils étaient des escrocs avec nous, toubabous qui venaient les aider et habiter dans leur pays pendant des mois). Bref, ça a fini par Djenne qui nous donne des coups de pieds pour nous faire comprendre de ne pas dire oui.
Il y avait de tout là-dedans et toutes sortes de vendeurs. La saison touristique étant terminée, nous étions l’attraction avec un grand A. Les vendeurs qui m’ont le plus impressionnés sont ceux qui venaient du Niger. Grands, très foncés avec de longues robes colorées et des turbans assortis. WOW.


Ensuite, dégustation d’une spécialité du pays : le poulet soumbala. La sauce est faite à partir de graines de néré (sorte d’arbre) qu’ils laissent pourrir au soleil pendant trois jours pour en faire des boules noires (qui ressemblent étrangement à des crottes de chèvres) que les femmes vendent au marché. Ça pue le calvaire et après quelques bouchées, je trouve que ça goûte ce que ça sent… Et quelle horreur, malgré tout le savon sur nos mains, l’odeur ne partait pas. Ouf. Tout de même, ce n’était pas totalement mauvais.


Soirée tranquille pendant laquelle Djenneba a marchandé la chambre d’hôtel pour qu’elle nous revienne au quart du prix affiché. Merci Djenne.


Jour 2 : La mosquée de Bobo, la vieille ville et le quartier des artisans!


La Mosquée de Bobo a été construite en 1880. Elle est d’influence Nigérienne. Elle a l’air d’une immense fourmilière ou d’un gros château de sable. J’avais très hâte de la voir celle-là et je ne suis pas déçue. Faites pour accueillir des hommes, mais avec une rangée accordée aux femmes, l’intérieur donne l’impression d’être dans une grotte. Il y a des minarets dans lesquels il y a des pièces de méditations où certaines personnes vont se recueillir pendant des jours … ou des semaines!


La vieille ville et le quartier des artisans. Pauvre. Catholiques, musulmans, griots et animistes y cohabitent. Les griots (je ne connais pas l’orthographe) sont un peuple de conteurs d’histoires. Ils sont des encyclopédies vivantes de l’histoire, des coutumes, des cultures, etc. Ils se marient entre eux et transmettent leur savoir de parents à enfants griots.


Dans la vieille ville il y a un bâtiment qui abrite l’Association des mangeurs d’arachides (pour vrai, j’ai pris une photo). Il y a un palais de justice où la vérité est décidée par un combat de coqs. Le coq du fautif se fait tuer par celui qui dit la vérité (croient-ils). Il y a un hôtel pour les sacrifices, une petite boutique qui fabrique de la bière, etc. Ça pue les excréments, mais il y a une ambiance plus qu’agréable. Il fait bon s’y promener. Les gens sont souriants, accueillants et si beaux! Ils ne nous harcèlent pas pour acheter (WOW!).


Nous avons terminé notre promenade en allant sur le bord d’un cours d’eau où vivent des poissons sacrés. Les gens s’y lavent, y font leur vaisselle, y jettent leurs déchets, y font baigner leur cochons et animaux en général. Ça donne l’impression d’un mini Gange. Sale sale sale… mais sacré et si utile!


Fin de semaine de chaleur, fin de semaine d’achats, fin de semaine pleine de rencontres, fin de semaine entre amies… Fin de semaine de bonheur :)


p.s. Village raëlien entre Bobo et Banfora. Pour vrai de vrai. Ce n’est pas une blague. Ayoye.

jeudi 7 octobre 2010

Les noirs dans le noir

Je ne sais pas par quel miracle, ils voient dans le noir. Dans l’obscurité la plus complète ils avancent en évitant les obstacles en sachant où ils vont. Est-ce que c’est parce qu’ils connaissent tous les chemins empruntés par cœur ? Ali dit que les noirs voient dans le noir parce que tout est noir (!?!). On dirait que je commence à le croire parce que le nombre de fois où j’ai failli me tuer en marchant dehors (accompagnée d’Ali bien sûr) une fois la nuit tombée et que lui sautait partout en me prenant la main pour me guider!

mercredi 6 octobre 2010

La petite princesse en rose

On aurait vraiment dit un petit ange. Toute seule, assise sur un tas de terre elle me regardait. Il n’y avait personne autour. L’attroupement était beaucoup plus loin et c’était pour les funérailles d’une femme. Tout le monde était habillé de couleur car on célèbre la mort chez certains peuples qui habitent la région.

La petite fille (de deux ans environ), de rose vêtue (même les petites boules au bout de ses tresses étaient roses!) était donc éloignée du regroupement, assise à l’ombre à me regarder. J’étais très triste de ne pas avoir mon appareil photo, mais en même temps, j’en étais contente parce qu’il aurait pu gâcher ce beau moment. En la regardant, je me suis approchée gentiment et je l’ai salué en lui tendant la main. Sans rien dire, elle m’a tendue lentement sa petite main et elle a pris la mienne. Quand on se tenait la main, elle n’a pas bougé, pas parlé, elle m’a juste saluée avec ses yeux. Doucement, elle a replacé sa mini main sur sa cuisse sans me quitter des yeux. Ça s’est résumé à ça, mais c’était énorme pour moi! J’étais vraiment touchée. C’était comme une petite discussion sans mots où elle acceptait que je sois chez elle et était contente de me rencontrer.

Elle était si jolie! Sa robe toute propre contrastait avec le sol terreux sur lequel elle était assise. Je me suis dit que sa robe ne resterait pas rose très longtemps et ça m’a fait rire de penser à comment des mères québécoises réagiraient à leurs petites filles bien habillées assises sur un sol salissant! Ahhh qu’on ne vit pas dans le même monde!

lundi 4 octobre 2010

Demander la route

Ménastradari : Je demande la route.

Important à savoir parce qu’ici, si tu veux quitter un endroit, tu dois demander à la personne qui te reçois de prendre la route. Parfois, il faut demander la route à plusieurs reprises avant de se la faire accorder, alors il faut s’y prendre d’avance! Tu veux partir vers 19h30, demande ta route vers 19h00!

Le Maire, la Gouverneur, le Haut-commissaire

On les a tous rencontrés. Ça a été compliqué de réussir à tous les voir, mais semble-t-il que c’était nécessaire de se présenter aux autorités locales.


Ils étaient tous bien contents de notre visite de courtoisie. Ils nous ont offert leurs numéros de téléphone au cas où nous aurions à les rejoindre… Ils nous ont parlé un peu du Québec et ce qu’ils en savaient… tout ça en ne nous regardant jamais dans les yeux car ici, c’est une manque de respect (d’ailleurs, je dois y travailler car j’ai bien de la difficulté à me concentrer sur ce que quelqu’un dit lorsque je regarde partout sauf le visage de la personne!)


Bref, c’était drôle de tous les rencontrer! La personne qui m’a le plus frappée, c’est LA gouverneur, car oui oui, c’est une femme! C’est une femme très éduquée! Elle a étudié en France, elle a un BAC en histoire, une maîtrise et un doctorat en anthropologie. Elle a travaillé comme journaliste, elle fait partie de groupes de recherches, elle écrit des articles… bref, elle est BIG! À part son discours (bien sûr!) qu’est-ce qui m’a frappé chez elle ? Ses grosses lèvres avec son rouge à lèvres rose bonbon. Avant même de lui avoir parlé, j’ai su que j’avais à faire à un personnage spécial, je l’ai apprécié instantanément et l’ai trouvée ultra intéressante peu de temps après!

dimanche 3 octobre 2010

En passant chez Ali

Je suis allée chez Ali, le petit bonhomme qui est devenu notre ami… Ce petit bout d’homme qui raconte toujours des histoires, qui ment souvent et qui essaie de nous convaincre qu’il dit la vérité en disant : ```Crois-moi! Je ne joue pas!``

Nous sommes allées saluer sa mère que nous n’avons finalement pas vue car elle était partie au moulin. Nous avons donc été accueillies par la première femme du père d’Ali (qui est décédé lorsqu’Ali était bébé) dans la maison qu’elle partage avec la mère d’Ali.

Cette femme avait l’air beaucoup plus vieux que son âge à cause de sa bouche édentée et de sa peau toute ridée. La vie dure. Elle a eu la vie dure. Avec elle, une ribambelle d’enfants tout couverts de terre, c’est-à-dire les enfants des deux mariages de son défunt mari et les enfants des voisins qui se sont précipités chez elle à notre arrivée.

Tous assis sous l’arbre autour duquel des cases ont été construites Fanta nous a servi de traductrice. Quelque chose mijotait sur le petit four à charbon, nous étions envahies de mouches et une jeune fille était allongée tout près de nous. Elle avait l’air si malade, toute maigre, avec des plaies sur les jambes, les joues creuses. Ça contrastait vraiment avec les enfants sales, mais rieurs et enjoués qui nous tournaient autour!

J’ai trouvé ça difficile parce que maintenant, je sais d’où vient Ali et je comprends encore plus son désir d’échapper à tout ça. Je comprends maintenant son plaisir à se servir un verre d’eau dans un robinet qui fait que l’eau ``vient toute seule``, je comprends son fun à parler et apprendre avec nous, je comprends sa chance d’aller à l’école et de se donner des outils qui lui donnent le droit d’avoir de l’espoir.

Mais je comprends aussi sa deuxième mère de craindre pour Ali lorsque les toubabous seront repartis.

vendredi 1 octobre 2010

Enfants travailleurs

Aujourd’hui, c’était encore plus triste qu’à l’habitude de voir des jeunes enfants travailler. Alors qu’à la mi-septembre les écoles privées ouvraient, aujourd’hui, le 1er octobre, c’était la rentrée scolaire pour les enfants qui fréquentent les établissements publics. Ceci veut dire que toutes ces petites filles et tous ces petits garçons que j’ai vus dans les rues aujourd’hui n’iront pas à l’école cette année.