mercredi 22 décembre 2010

C’est le temps des vacances…

… De Noël! Direction Ouagadougou où je passerai Noël dans la famille de Fanta avant d’aller à la recherche d’éléphants dans le sud du pays. Départ très tôt demain matin, son papa en visite à Bobo nous ramasse et nous conduit dans la capitale ou ma coloc (qui ne se peut plus) va retrouver son mari qui est ici jusqu’en février!

Au programme : du plaisir, du plaisir et encore du plaisir!

Après ça, je ramasse Geneviève à l’aéroport et on revient à Banfora pour fêter la nouvelle année chez la présidente de l’Association où je travaille! Je me demande si on aura droit à une tête de chèvre cette fois-ci!... ou de mouton, pourquoi pas!

Bref, je profite de ce message pour vous souhaiter un JOYEUX NOËL et une EXCELLENTE ANNÉE!

(En 2011… je n’aurai plus Internet à la maison, juste accès au travail, alors … ben… c’est ça, je vous le dis :D)

mardi 21 décembre 2010

Invitation à la soupe!

Hier après-midi, la Présidente nous a invité à la soupe. Soupe de quoi ? «Ahhh tu verras!»

Ok. À 17h30, on se rend au restaurant de Munyu.

La Présidente : «Véroooooooo va prendre la soupe!!!!»

Moi : «Oui oui, j’y vais!» …. «Euh, il y a quoi dans la soupe ?»

Alice (la comptable) : «C’est tête de bœuf mangé samedi!! C’est trrrès bon parce que c’est bien préparé avec sauce et épices!»
(La semaine dernière, il y a eu une foire organisée par l’Association. C’était pour permettre aux villageois des provinces des Cascades de venir vendre leurs produits agricoles et artisanaux! C’était une façon de promouvoir leurs produits en même temps! Finalement, ça a bien fonctionné et il y avait même des marchands du Sénégal, du Niger et du Bénin! En plus pendant cette foire, il y avait l’Assemblée générale de l’Association, alors des femmes de partout sont venues à Banfora… Ils ont profité de tout ce beau monde venu de la brousse pour fêter les 10 ans de Radio Munyu! Pour l’occasion, un bœuf a été tué… et mangé bien sûr. Il restait juste la tête qu’on aura mangée en soupe quelques jours plus tard! Bref : Fiesta.)

Je suis restée perplexe! Mais elles étaient siii contentes de pouvoir manger cette soupe-là, que j’ai voulu participer. J’ai pris un bol et j’ai bu du bouillon que je me suis servie en tentant d’éviter les dents, les bouts de gencives, les oreilles, les yeux… Ce qui a rendu heureux ceux qui ont pu les manger… Mais le grand gagnant de ce repas soupe, c’est celui qui est tombé sur la langue de l’animal (qui était vraiment IMMENSE!)!

lundi 20 décembre 2010

Dieudonné nous a quitté…

Non. Il a été renvoyé. Dieudonné, c’est notre gardien de nuit. C’était. Le problème c’est qu’il ne gardait pas la nuit. On lui a donné 3 mois de chances et d’avertissements, mais chaque fois il recommençait et faisait une nouvelle bêtise. Partir avec ma moto pour une commission, promettre de revenir vite et finir par aller prendre un verre (sur ses heures de travail) avec ses amis… finir ça par une bagarre et une visite à l’hôpital, prendre le vélo d’Audrey et casser les freins, dormir au lieu de surveiller la maison, etc. Quand c’est rendu que tu rentres chez toi et que tu cries presqu’en parlant pour voir s’il réagit… que tu te mets à hurler au voleur, on se fait cambrioler et qu’il n’a aucune réaction… ça devient inquiétant. Qu’il arrive systématique en retard d’une heure ou plus, bon… mais qu’il ne se pointe pas au travail quand il pense que nous sommes parties pour la fin de semaine et qu’il parte avec le vélo d’Audrey et les sandales de Fanta… ça passe moins bien.

Il nous parlait de son oncle qui touchait toute sa paye et qui ne lui laissait pas un sous. SCANDALE! On criait au scandale… mais après coup, je me demande s’il n’était pas très endetté étant donné qu’il semble toujours faire des conneries.

Il ne s’est même pas expliqué quand Romain est venu lui dire que malheureusement, le contrat était terminé et qu’il avait été chanceux de tomber sur nous puisque d’autres employeurs l’auraient renvoyé après 3 semaines et que nous, nous l’avons gardé… 3 mois! Mais nous l’aimions notre Dieudonné! Il gossait à toujours se prosterner devant nous pour demander pardon et à demander pardon à son tit Jésus… Je lui avais dit que ça ne servait à rien de demander pardon si on recommence toujours! Ah lala!

Mais il n’avait même pas l’air triste… Je crois que ça l’arrange en fait parce qu’il voulait partir en Côte d’Ivoire pour Noël et au mois de février…

Bref, notre nouveau gardien c’est Yaya… gardien de nuit et jardinier à ses heures!

vendredi 10 décembre 2010

Élections au Faso et ma montée de lait!

C’est bizarre… je n’ai même pas parlé des élections qui ont eu lieu le 21 novembre dernier, alors que j’ai passé tout le mois de novembre (mois de campagne) à trouver ça scandaleux!
Président depuis 23 ans, Blaise Compaoré a été réélu. Réélu c’est un grand mot dans un pays où il n’y a pas de communication et où la majorité des gens ne votent même pas. Mais il a été réélu «démocratiquement».

Son mode de vie ? Voler son peuple et s’enrichir pour se construire des palais. Lui, il faut qu’il reste au pouvoir jusqu’à sa mort sinon, c’est clair qu’il se fait poursuivre par la communauté internationale. Un sale.
À l’approche des élections, il faut qu’il donne l’impression de faire quelque chose… donc le pays passe dans une phase de reconstruction. Les routes sont refaites, il y a des terrains de construction partout et ce, 1 mois avant le passage aux urnes. Le lendemain des élections… c’est terminé. N’IMPORTE QUOI.

Les animateurs de la radio rêvent de dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas… Blaise c’est un homme qui a du sang sur les mains, qui s’enrichit sur le dos de son peuple, qui laisse son pays dans le merdier dans lequel il se trouve et c’est un dictateur caché. Mais ils ne peuvent pas… les conséquences pourraient être trop graves. La peur.

Il engage des candidats pour donner l’impression d’avoir de la compétition, il donne de l’argent pour que les gens assistent à ses discours, il met des affiches PARTOUT de son beau lui d’il y a quelques années (il est le seul à en avoir les moyens). Blaise Compaoré pour un Burkina émergent. Blaise Compaoré pour aller vers la modernité. Blaise Compaoré le bâtisseur (YARK!). Blaise Compaoré : Avançons ensemble (vers où ?). Il publiait chaque semaine une revue en son honneur sur toutes ses belles actions des trois semaines pré-élections. Il fait faire des robes, des chandails, des casquettes, des pagnes avec sa grosse face dessus. Les gens portent ça parce que ça fait un vêtement de plus. Blaise c’est mon candidat (euh contente que t’aies ça d’imprimé sur les fesses pis sur les seins… mais si c’est ton candidat, c’est que soit t’es mal informé, que t’as bien peur ou que tu ne comprends pas comment la vie fonctionne!

Je suis outrée. Il est où ton Burkina émergent après 23 ans ? Ton pays est encore 177ème sur 182 selon l’indice de développement humain en passant.

mercredi 8 décembre 2010

Mouvement de foule!

W.O.W. Après avoir eu la chance d’aller au SIAO (foire d’artisanat africain immense qui a lieu tous les deux ans à Ouaga), je suis allée à la SNC de Bobo qui est une semaine de la culture (qui a lieu tous les deux ans aussi) TRÈS populaire.

En arrivant à Bobo, nous (j’étais avec Romain, Floriane et Ali) sommes allés chez des amis d’amis manger du To. J’ai mangé du fameux To - plat national - à la sauce aux herbes. Avec tous les commentaires que j’avais entendus, je craignais le jour où j’allais devoir en manger. Mais je voulais en manger parce que ce serait criminel d’être ici 6 mois et ne pas goûter quand même! Bref! J’ai aimé ça. Ben oui, j’en ai même repris. AHAH!

Ensuite nous sommes allés sur le site de la SNC (semaine nationale de la culture)… Ok. Trop de monde. Mais vraiment. Il n’y avait pas moyen de bouger. Le sol était PLEIN de chaussures abandonnées, il faisait chaud, les gens poussaient de façon sauvage. C’était très désagréable. Le pire, c’est que des femmes rentraient là avec leurs bébés accrochés dans le dos et ça devenait dangereux! J’étais juste derrière une femme avec un bébé de 1 mois maximum. Les gens n’arrêtaient pas de pousser et j’essayais de protéger la tête du petit avec ma main pour ne pas lui casser la tête… et elle se tourne l’imbécile pour m’engueuler de toucher à son bébé! Pendant que je lui dis que son bébé est en train de se faire écraser pis que je le protège je me suis fait rentrer dedans par plein de gens qui se sont mis à pousser fort. J’étais maintenant concentrée à rester debout parce que tomber là-dedans, c’est ne pas se relever et se faire piétiner! Tout le monde criait et poussait puis bang : quelqu’un a mis sa main dans ma poche et a tiré mon cellulaire. Mais je ne pouvais rien faire contre, j’étais trop prise! (juste pour compléter l’histoire… la femme au bébé, je l’ai revue plus loin, son bébé avait perdu connaissance et elle l’aspergeait d’eau. BRAVO.)

Environ à ce moment-là, Floriane, Ali et moi sommes sorties de la foule et j’ai vu le bébé que j’essayais de protéger évanouit et sa mère essayait de le réanimer : BRAVO. Tout le monde tombait comme des mouches, les ambulanciers arrivaient à toute vitesse avec leurs camions dans la foule déjà incontrôlable, les militaires se fâchaient et sortaient leurs matraques… Dégueu.
Finalement, rentrés dedans, c’était moins pire (on a payé plus pour passer plus vite, c’était trop dangereux)… Je me suis achetée un djembé, un balafon et une sacoche en cuire (trop belle) pour la modique somme de 16$. Merci aux amis Burkinabè qui nous accompagnaient! Avec l’argent économisé lors des achats, j’ai pu me racheter un cellulaire… et vive la vie, j’ai pu garder le même numéro!

C’était quelque chose, mais je suis contente d’y avoir été puisque ça a quand même été une expérience culturelle puissante et forte en émotions!!

mardi 7 décembre 2010

Les parents sont passés par là!

Combien de parents feraient des milliers de kilomètres pour aller dire coucou à leur fille au Burkina Faso ? Pas beaucoup… c’est ce qui prouve encore une fois comment mes parents sont uniques et merveilleux :P

Ils étaient beaux à voir! Ils sont arrivés exactement au bon moment… moment difficile pour moi parce que c’était difficile au travail (redéfinition de mandat puisque les problèmes internes à l’Association m’empêchaient de travailler et rien faire me déprimait!) et que j’avais d’importantes décisions à prendre en général. Ils m’ont trouvé trop maigre à leur goût… mais what’s new ? Je suis la maigreur incarnée!
... Ça m'a mise en retard dans l'écriture du blogue, mais quel est ce petit mal pour tout le bien que les voir m'a fait ??

Je leur ai présenté mes amis qui les ont beaucoup aimés. J’ai des collègues qui me parlent encore de certaines affirmations que mon père a faites et qu’ils ont trouvées trop géniales. «Ça restera, je n’oublierai pas, je ne peux pas oublier ça c’est trop grand!» … On le sait, mon père aime discuter  Tout le monde les appelait maman et papa… ils sont devenus en quelques jours des papa et maman ayant beaucoup d’enfants!

Maintenant, on me demande plus comment ça va à la maison… mais plutôt et « Papa et maman comment ils vont ? Tu as bien tété maman, tu dois t’ennuyer maintenant!». Ouais, profiter de la présence de sa mère c’est la téter!

Bref, présence merveilleuse dans un moment plutôt très moche! Maintenant qu’ils sont partis, Fanta me dit qu’ils ont bien fait leur travail de parents parce qu’elle m’a retrouvée : de bonne humeur et pleine d’espoir et de projets  MERCI MES PARENTS D’AMOUR CHÉRIS!

JOIE!

mardi 23 novembre 2010

Travailler avec bébé sur le dos

Ça m’impressionne toujours de voir les femmes travailler et vaquer à leurs occupations quotidiennes avec un bébé accroché dans le dos. Cuisiner, vendre, porter des charges lourdes sur leur tête, faire du vélo, tirer une charrette, être au champ, etc. : rien n’est à leur épreuve!

C’est tout.

jeudi 18 novembre 2010

Nombrils africains

Je ne sais pas si c’est une infection fréquente chez nous, mais ici, une grande majorité des enfants a le nombril super enflé. Des fois c’est si enflé qu’on dirait qu’il va exploser! On m’a expliqué qu’il s’agissait d’une infection du nombril qui est traitable, mais que les gens ne traitent pas nécessairement puisque ce n’est pas douloureux.

Le traitement africain est tout de même intéressant! Il s’agit de faire des plaies autour du nombril pour ensuite y insérer un médicament fait à base de plantes. Ces préparations, une fois absorbées par le corps, font désenfler le tout! Règle générale, les cicatrices forment un soleil autour du nombril… mais certaines personnes en profitent pour faire un beau dessin et font plein de cercles et des formes! Ça doit être douloureux sur le coup bien sûr, mais le résultat peut-être très joli! Ce type de cicatrices ne changeant pas la couleur de la peau, on dirait vraiment juste une décoration!

Dans le moins décoratif, il y a la ligne sur la joue d’un enfant qui a «vu l’oiseau», c’est-à-dire un enfant qui a fait une crise d’épilepsie. On dit qu’il a été survolé par une sorte d’oiseau qui a provoqué la crise chez l’enfant. Pour le protéger, on lui fait une marque sur la joue qui est supposée le protéger contre ces oiseaux et leurs mauvais sorts.

Il y a vraiment beaucoup de genres de scarification par ici!! C’est intéressant de connaître leur origine… mais il y a tellement de raison que ça peut être difficile à suivre!

mercredi 17 novembre 2010

Tabaski

La tabaski, c’est LA fête des musulmans, c’est cette journée dans l’année (dont on décide la date en regardant la lune) où on tue des moutons, on les mange et on fête. Ceux qui n’ont pas les moyens de sacrifier une bête se la font offrir par les familles plus aisées ou préparent d’autres sortes de viandes.

Bref, durant la journée, vêtus de beaux habits, on va à la mosquée, on salue nos amis et notre famille en leur rendant visite, on prépare plein de bouffe à offrir à ceux qui viennent nous rendre visite puis on s’amuse!

Ma première Tabaski restera mémorable, mais pas dans le bon sens du terme! Victime d’une intoxication alimentaire au poisson, j’ai très mal dormi la nuit d’avant. Mal de cœur prononcé, j’ai tout de même essayé… Nous sommes allées dans la case de nos voisins qui fait partie d’une cours commune où habitent plusieurs des enfants qui viennent souvent à la maison! Les gens semblaient très contents de nous y accueillir! On a mangé du foie et du cœur de mouton tout en buvant du jus de gingembre! (C’est impoli de refuser, mais bordel que mon petit cœur a trouvé ça difficile!) Je pensais mourir de chaud et la nausée ne faisait qu’empirer! J’ai donc passé le reste de la journée couchée sur le plancher froid de notre salon à m’ennuyer de ma mère et à espérer que ça passe

Finalement, en fin de journée Ali et Yacouba sont venus nous dire bonjour! Ali a essayé de me guérir avec du jus de citron pis des petites prières tandis que Yacouba voulait me convaincre de prendre des médicaments.
Yacou étant venu à pied, j’ai envoyé notre gardien Dieudonné le reconduire. Après un bon deux heures, Dieudonné n’était toujours pas revenue! Il a fini par appeler pour nous expliquer qu’il a rencontré une connaissance en chemin, il y a eu bataille, il dit avoir essayé de séparer deux gars et par conséquent il s’est fait tabasser lui-même! La bouche enflée il est revenu à la maison en disant que le gars avait voulu lui casser les dents!

J’ai rien su du reste de la conversation parce qu’enfin, mon corps a décidé de me libérer en me demandant un face à face avec la toilette!

Dommage que j’aie trouvé cette journée interminable, alors que c’est LA journée de l’année des musulmans!
Mbou.

lundi 15 novembre 2010

Falsifions en cœur!

Saviez que falsifier des documents est une habitude ici ? Quelque chose de tout à fait normal et courant ?

Je m’en doutais lorsque j’ai vu le carnet de santé de Fati quand nous étions à l’hôpital. J’ai regardé ses informations parmi lesquelles figurait sa date de naissance. En voyant que ça lui donnait 21 ans et qu’elle m’avait dit en avoir 18, je lui ai demandé s’il n’y avait pas erreur. Elle m’a répondu que oui, mais qu’elle l’avait demandé. À l’adolescence, elle avait décidé de s’enrôler dans l’armée, mais n’ayant pas l’âge requis, elle était allée se faire faire une fausse carte d’identité. En fait, c’en est une vraie, mais pas avec les bonnes informations. C’est très facile à faire ici puisque personne n’effectue de vérification!

Pour notre projet qui vise à acquérir des biens utiles et durables pour l’association avec laquelle nous travaillons, nous devons, bien évidemment, ramasser les factures comme preuve. Le seul hic, c’est que le processus étant long, nous avions peur de ne pas pouvoir continuer nos activités prévues dans les délais (un logiciel que nous avons acheté étant nécessaire). Nous avons donc procédé à l’achat de 2 des outils que nous savions pertinents et dont le financement n’aurait pas pu être refusé. Après coup, on nous a annoncé que les dates sur les factures devaient être postérieures à la date d’approbation du projet (pas bête!). Autrement, le remboursement serait impossible. Moi paniquée je me dis «Mon dieu, comment est-ce qu’on a fait pour pas penser à ça avant, alors que c’est si logique!»… J’ai été angoissée 3 secondes, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’on me dise « Bien voyons, ce n’est pas grave, pas de souci, on va demander une fausse facture… C’est facile, on fait toujours ça ici!»

Ah. D’accord!

dimanche 14 novembre 2010

Mort-né

Pendant notre escapade au Pays Lobi (groupe ethnique qui a sa propre architecture et des coutumes caractéristiques) qui est dans la province de Poni, nous sommes arrêtés chez un féticheur.

Inutile de vous dire qu’il y avait des fétiches partout… fétiches qui lui permettent de jeter des «wacks» (sorts… mais lui n’en fait pas des négatifs) ou d’aider des gens à trouver des solutions à leurs problèmes. Il nous a fait visiter ses deux salles de fétiches où il rencontre les gens qui ont besoin de son aide. Ce sont des endroits très spéciaux, mystérieux et magiques. Comme les espaces sont assez restreints, nous n’avons pas pu rentrer tous en même temps.

D’ailleurs, j’ai fini par ne jamais voir la deuxième pièce. Les maisons lobi sont faites de terre, elles ont une pièce sur le toit qui sert de chambre au père de famille, et il n’y a pas de lumière. J’ai vu une seule fenêtre qui était en fait un trou dans le mur. C’est d’ailleurs à cause de ce jet lumineux que je ne suis pas entrée dans la salle des fétiches. En attendant dans le noir de pouvoir y rentrer, une femme est arrivée en courant et a tiré une porte en paille pour rentrer dans une pièce. Elle l’a mal refermée dans sa hâte. De là où j’étais placée, je voyais juste un trait de lumière qui tombait sur une flaque de sang sur le sol terreux. Quelques secondes plus tard, une main de femme y poussait, avec ses doigts, un petit corps mort pour voir s’il allait réagir. Il n’a pas bronché. Au début je me disais que peut-être qu’il était sorti par les fesses pis que la tête était encore prise… Je me disais qu’il allait se mettre à crier bientôt… mais ça n’est jamais arrivé. J’étais là à fixer comme une dinde, comme paralysée. Je trouvais ça esthétiquement beau à cause des couleurs, de la lumière, etc., et en même temps j’étais envahie de tristesse pour ce petit bébé. C’était indescriptible, mais en bout de ligne très malaisant. Dès que j’ai ressaisi mes esprits, je suis partie vers la porte de sortie prendre l’air et essayer de réaliser ce à quoi je venais d’assister!

Un peu plus tard, une femme est sortie avec le corps pour aller l’enterrer suivie de la mère qui elle est allée parler avec les autres femmes qui se trouvaient dehors. Après les quelques minutes de tristesse, on aurait dit que déjà la vie avait repris normalement.

Le féticheur expliquait que malgré la sensibilisation, les femmes continuaient de préférer venir accoucher chez lui avec sa femme accoucheuse plutôt que d’aller à l’hôpital. L’ennui, c’est que ce n’est pas hygiénique du tout et ils n’ont aucun moyen si l’accouchement tourne mal. Les habitudes sont ancrées dans les esprits et il est très difficile de les faire changer.

Ça a été tout un moment pour moi comme il n’y en aura probablement jamais d’autres.

Marquant.

Hier, les rues étaient en feu!

C’était un soir de gestion des déchets… Comme je l’avais écrit il y a quelque temps, les gens jettent leurs ordures dans la rue et créent ainsi des tas qui sont supposés être ramassés pour être envoyés au dépotoir. Toutefois, quand ils ne le sont pas, les gens les brûlent… et hier, notre rue était en feu! Pas stressés les parents que leurs jeunes enfants jouent avec ça… c’est normal!

Au moins ce sont des feux contrôlés contrairement aux feux de brousse! Il y a en avait plein l’avant-veille quand je suis revenue de Ouaga, ça brûlait à beaucoup d’endroits! Dire qu’on vient de sortir de la saison des pluies, que tout n’est pas encore ultra sec, mais que ça brûle déjà! Ouf!

vendredi 12 novembre 2010

Marques au visage

C’est un «maquillage permanent» qu’on leur impose lorsqu’ils sont enfants. C’est de la scarification.

Selon le groupe ethnique dont ils proviennent, les marques diffèrent et c’est cette scarification au visage qui les catégorise. Les adultes de plus de 40 ans en ont presque tous et plusieurs enfants aussi, mais surtout en milieu rural. Ça va de deux petites marques de chaque côté des yeux à des ronds autour du visage en passant par trois longs traits sur chaque joues. Il y en a de toutes les sortes! Là où je travaille, presque toutes les superviseurs et directrices en ont et au début, je trouvais ça difficile de les regarder dans les yeux car j’étais trop intriguée par leurs joues… mais tant mieux dans le fond parce que c’est impoli de tenir le regard de quelqu’un!

Fanta m’a dit qu’elle était très reconnaissante à ses parents de ne pas lui avoir infligé ça. Son grand père (qui est un mossi) a un trait sous l’œil qui fait comme un gros cerne avec une petite marque verticale sur l’os de la joue. Fanta est samo, mais elle ne sait même pas quel signe elle aurait eu. Elle ne veut pas le savoir car elle trouve que c’est barbare de défigurer les gens pour les différencier. Avant peut-être, maintenant ça ne sert plus à rien selon elle de catégoriser les gens puisqu’il n’y a plus de guerres de clans!

jeudi 4 novembre 2010

Souffrir pour être belle

Cet après-midi, Fanta se faisait coiffer.
Quand j’étais petite, mamie me le disait en me démêlant les cheveux : «Ma mère me disait toujours qu’il faut souffrir pour être belle». D’accord, peut-être, mais là sérieusement… Les filles (Fanta et Djenneba) se font faire des nattes et souffrent pendant des jours. C’est tellement tiré fort qu’elles ont mal à la tête, qu’elles se gavent de tylenols et ont juste envie de se coucher. Je ne sais pas comment elles font parce qu’en plus, il faut changer la coiffure à tous les deux ou trois semaines car ça ne tient plus. Aïe Aïe Aïe! Les vieilles dames n’ont plus cette coquetterie, elles se contentent de porter un foulard coloré sur la tête… Pas bête! Elles arrivent à être belles sans la souffrance!!

mercredi 3 novembre 2010

Un enfant ici, un enfant là-bas!

Après réflexion… On se dit qu’il se pourrait que la grand-maman de bébé Anissa ait préféré laisser sa petite fille mourir. Dans un pays où les enfants meurent régulièrement de maladies ou de malnutrition, l’attachement aux nouveau-nés n’est peut-être pas le même que nous avons dans nos sociétés occidentales.

Chez nous, on prévoit (même s’il y a parfois des erreurs ou de surprises) une naissance. On l’attend, on la désire. Ici, on la subit souvent par manque de moyens de contraception ou simplement par manque de connaissances sur ceux-ci…. Et un enfant mal partit dans la vie sera un enfant malade dont le corps ne pourra pas se battre contre les maladies et la malnutrition qui font partie de la réalité d’une grande majorité.

Peut-être que la grand-mère d’Anissa aurait préféré la laisser-aller par manque de moyens certainement, mais aussi car la réalité du terrain laisse croire que cet enfant aura de la difficulté à se développer normalement et à se battre contre les difficultés que représente son environnement.

Ouin.

mardi 2 novembre 2010

Bébé prend son bain!

Je pense qu’en ayant regardé des enfants se faire donner leur bain (incluant la petite Anissa donc TRÈS petite), je n’aurai plus jamais peur de casser un enfant en deux. Oui, c’est vrai, j’ai toujours été terrorisée par les petits bébés… peur de leur faire mal ou de les échapper. À voir les mamans prendre leurs bébés par le bras pour les secouer sans aucune délicatesse, ensuite par les pieds la tête en bas… les voir les savonner avec force et leur en mettre du savon plein les yeux, à les entendre souffler dans les oreilles et dans le nez pour enlever les gouttes d’eau restantes… je suis maintenant portée à croire qu’on fait peut-être trop attention chez nous… ça doit les fragiliser ahah!

samedi 30 octobre 2010

Visite surprise!

Ali est venu nous rendre visite et nous servir quelques affirmations et questions savoureuses : des perles.


« Le Burkina Faso, ça veut dire «pays des hommes intègres», mais ici, les hommes ne sont pas intègres. Ça veut dire quoi Canada ? »


« Fanta tu es bien einh ? Tu es grosses, bien forte, les grosses ça devient des princesses » - Fanta de dire oui oui Ali, mais c’est pas bon pour la santé d’être gros!


«Les génies, ça existe. Je te dis, je ne joue pas!» - Ce sont des esprits maléfiques.


« Véro elle est très occupée avec ses champignons » - Je tentais un traitement anti moisi sur un mur de ma chambre.


« Oh! Elle va dessiner un masque ? » - Fanta allait se faire un facial.


« Pour tuer des éléphants, il faut des grosses balles, parce que les petites balles, ça leur fait rien!» - Merci pour le partage!


« Je te dis Véronique, si je te fais goûter à ma tortue, tu vas tout le temps me demander : Ali, amène moi des tortues! » - il tente de faire grossir une tortue dans un seau pour pouvoir la manger après… il mange pas mal tout ce qu’il attrape!


Il nous fait beaucoup rire ce petit Ali!

jeudi 28 octobre 2010

Un matin pas comme les autres

Ce matin-là, c’était un matin pas comme les autres pour Dieudonné (notre gardien). En fait, on se disait qu’il devait penser que c’était un matin pas comme les autres ! Non, on espérait qu’il pense que c’était un matin pas comme les autres. En bout de ligne, pour lui, c’était un matin comme les autres, mais un matin où il s’est réveillé en retard.

Pendant les quatre jours où nous sommes parties à Ouagadougou, Audrey a eu la gentillesse de prêter son vélo à Dieudonné. Tant qu’à ne pas y être, elle s’est dit qu’il allait pouvoir faire des commissions avec et se faciliter la vie. Bon. D’accord, ça se peut une malchance… il a cassé les freins. On passe sur les freins cassés.

Ce n’est pas la fin du monde, Audrey va pouvoir les faire réparer en allant travailler. Le problème, c’est qu’elle ne peut pas partir travailler comme à l’habitude ce matin-là parce que Dieudonné EST PARTI avec le vélo pour ne pas arriver en retard à son autre job ! Pour lui, rouler sans freins ce n’est pas grave et qu’Audrey ne puisse pas aller travailler, ce n’est pas très grave non plus. En fait, ce n’est pas que ce n’est pas grave, c’est qu’il n’a pas pensé que ça pouvait être grave.

Il a vraiment fallu lui expliquer qu’il ne peut pas partir avec le moyen de transport de quelqu’un d’autre sans le lui demander parce que ça crée des problèmes. Il était tout désolé, il n’avait pas oublié que nous étions revenues, il a simplement pensé que ça ne dérangerait personne! Genre.
(Clin d’œil à Just a teen. )

mercredi 27 octobre 2010

Les tas

Il y a des tas de déchets partout dans les quartiers résidentiels comme en plein milieu du centre-ville et du marché. Des gros tas. En fait, les gens vont jeter le contenu de leurs poubelles à des endroits précis (et nombreux) dans les rues et des camions viennent les chercher pour les apporter dans des dépotoirs. Le problème, c’est que les responsables du ramassage ne sont pas très assidus. Des gens ont donc parti une entreprise qui le fait à leur place. Ils demandent 1000 FCFA (2$) par mois pour venir chercher nos déchets et les apporter dans des dépotoirs illégaux (donc d’autres gros tas) où les camions du gouvernement viennent les chercher ensuite. Il n’y a pas de sanctions parce que ça facilite la tâche… les petits tas se retrouvent en plus gros tas, mais concentrés aux mêmes endroits. Reste qu’il y a des moyens tas un peu partout que les gens brûlent quand ils deviennent trop gros et ils sont toujours plein de poulets, de moutons, d’ânes et de cochons qui y cherchent à manger ! Ah les tas !

Un tas c’est juste un tas… mais ils sont d’autant plus troublants quand ils sont en plein milieu du marché et que les gens étendent des morceaux de plastique dessus pour s’y assoir. Il ne faut pas perdre d’espace, même si ça implique vendre ses tomates dans une odeur de poubelle !!

lundi 25 octobre 2010

Que les riches fassent du bruit!

Nous sommes allées à Ouaga pour une formation axée sur les résultats. Tant qu’à être dans la capitale, nous en avons profité pour sortir avec nos collègues stagiaires habitant à Ouaga même, ou venant de Fada!

J’avais lancé l’idée d’aller au club le Golden. La seule raison de cette proposition : nous en avions entendu parler à Bobo comme LA place où aller. Une des autres stagiaires nous a dit que ça valait la peine d’y aller pour l’expérience, mais que c’était vraiment intense et sûrement pas notre genre parce que les gens se trouvent trop beaux, trop cools, ils se regardent danser dans les miroirs qui décorent les pièces et portent des grosses chaînes en or avec des signes de $ au bout. C’est très bling bling! En effet, c’était très bling bling. Ça fait très étrange de passer de la rue qui est en terre, pleine de trous et de roches à un club très chic, très climatisé (joie) et très occidental. C’était tout de même amusant car nous avons pu bien danser (quoique extrêmement fatiguée, à 2h45 je me suis assise et je n’ai jamais eu la force de me relever jusqu’à notre départ à 3h45 (les bars ne fermant pas à 3h comme chez nous!)).

J’ai beaucoup aimé observer les gens, juste ça valait vraiment le déplacement! Tous bien arrangés, tous en mode «flirt», tous se trouvant très beaux… C’était chouette, mais turn off total lorsque le DJ s’est mis à dire : «Jeunes riches faites du bruit!» et que les jeunes se mettaient à crier d’une façon excitée de ouaiiiiis on est les riches, on est les meilleurs, vive nous. YARK!

mercredi 20 octobre 2010

Sensibilisation contre le travail des enfants!

Wow! C’est fou tout ce qu’ils peuvent faire faire aux enfants… petits, agiles et obéissants, ils sont parfait pour effectuer des tâches difficiles et dangereuses qui mettent souvent leur santé et leur vie en danger.

Aboubacar Son (mon collègue #1) s’occupe beaucoup des projets de sensibilisation contre le travail des enfants. Dans ses activités, il va dans des villages (en brousse comme il dit) pour faire la projection d’un film de sensibilisation et ensuite échanger avec les villageois et leurs enfants, leur expliquer les dangers de certaines pratiques et leur faire comprendre l’importance de l’éducation. Son leur demande de libérer les jeunes durant la période scolaire et de porter une attention particulière au choix des travaux à leur faire faire durant les congés.

Évidemment, il faut aller dans les plus gros des petits villages pour avoir accès à l’électricité. Je l’ai donc accompagné à Douna, à une heure de route de Banfora. Pour s’y rendre, nous sommes passés par de nombreux villages plein de SUPERBES huttes et d’IMMENSES termitières. Nous sommes même passés près du village ou Son est né, où il a grandi! J’ai vu son école primaire, son école secondaire… Je trouvais ça touchant de voir ça! Il m’a dit qu’il m’y ramènerait… J’espère que ça se fera!

Bref, dans un terrain vague, un fil a été tiré pour amener l’électricité. Un haut-parleur et un néon étaient accrochés aux branches d’un arbre à côté duquel nous avons installé la télévision.
Inutile de vous dire que la toubabou a fait fureur! Les enfants se jetaient (littéralement) sur moi, pour que je les prenne en photo! C’était tellement intense leur affaire, que ça devenait violent et les responsables ont dû leur dire de faire attention. Je n’ai jamais été aussi entourée de ma vie. Et les jeunes me serraient la main pour la flatter, la toucher et voir si le blanc c’est comme le noir J Leur français étant limité, nous avons échangé surtout avec des signes!

Bref, l’animation de Son était géniale. Les jeunes ont dansé, ils ont discuté, les grands-pères dans leurs beaux habits se sont prononcés contre le travail des enfants! Ils ont dit en avoir été victime, avoir obligé leurs enfants à le faire et maintenant ils voient les effets néfastes de tout ça. Ils ne souhaitent pas que leurs petits enfants continuent dans cette voie dangereuse. C’était beau à voir. Bon, tout se passant en Dioula, mais j’avais un bon interprète.

Maintenant, entre ce que les gens veulent et ce qui se passe, il y a tout un fossé… la faim ou la maladie des parents les obligent parfois à envoyer leurs très jeunes enfants travailler pour, ou avec eux, question de nourrir la famille. À ce projet de sensibilisation, ils devraient ajouter la planification familiale pour expliquer comment éviter des familles trop nombreuses qui impliquent des enfants travailleurs car il y a trop de bouches à nourrir.

Gros projet. Souhaitable, mais de très grande envergure.

mardi 19 octobre 2010

Sorcellerie!

Au Burkina il existe des maisons de sorcières. C’est spécial. Ce sont des maisons pour accueillir les femmes qui sont accusées de sorcelleries et rejetées de leur village. Si quelque chose d’étrange se passe et que les membres d’un village accusent une femme, elle doit ramasser ses affaires et quitter. Comme les histoires circulent rapidement, il leur est souvent impossible de trouver un autre village avoisinant qui les accueillera. Elles se retrouvent donc dans ces maisons avec d’autres « sorcières ».

Il y a aussi celles qui sont font rejeter pour avoir provoqué la mort. Si quelqu’un se suicide, des incantations permettront à l’âme du défunt de dénoncer la personne qui l’a fait commettre cet acte irréparable.
C’est triste.

Dans un autre ordre d’idée, il y a aussi les guérisseurs… Fati est d’ailleurs allée en voir un pour faire plaisir à son père (sa mère n’étant pas chaude à l’idée)… Il lui a fouetté les seins avec force en utilisant des tiges de blé. Il lui a ensuite dit d’appliquer une pâte noire et puante sur ses mamelons. Fati a avoué que ça avait fait très mal et que la pâte avait empiré ses plaies. Elle a donc arrêté et était très contente de pouvoir aller à l’hôpital.

C’est inquiétant car la plupart vont faire ce que leur dit le guérisseur et finir par en mourir car c’est souvent n’importe quoi! Ouf.

lundi 18 octobre 2010

Fati a accouché d’une petite fille!

En arrivant à Banfora, nous sommes devenues amies avec une famille qui s’était liée d’amitié avec Fabrizio, un coopérant volontaire. (Je crois en avoir déjà parlé car nous sommes allées fêter la fin du ramadan avec eux.) Et bien dans cette famille, il y a 2 filles et 2 garçons. La plus vieille s’appelle Fati et elle vient d’accoucher d’une petite fille que son futur mari a prénommé Anissa. À 18 ans elle est maintenant mère en plus d’être étudiante en cours du soir (merci à sa mère, elle continuera d’aller à l’école).

Sa maman (Mariam) nous a confié que c’est ce que ça fait envoyer sa fille à Ouagadougou pour un tournoi de lutte (oui oui)… ça finit enceinte! Heureusement, le père de l’enfant était déjà promis et dès qu’il termine ses études dans la capitale, il va revenir à Banfora!

Bref, une naissance peut-être pas désirée, mais heureuse puisque c’était dans les plans. Le problème c’est que la petite ne boit pas. En fait, en n’arrivant pas à boire normalement, ça a créé des plaies sur le bout des mamelons de Fati et c’est extrêmement douloureux. Elle nous a montré ça (car ici, ce sont les cuisses la partie intime, les seins, tout le monde peut voir!) et j’avais mal juste à regarder. À cause de ces plaies et de l’incapacité du bébé à téter, Anissa n’a bu que de l’eau et du jus d’orange pendant 1 semaine. Inutile de vous dire qu’elle est rachitique (elle a perdu du poids depuis sa naissance, elle est sans énergie, elle ne serre même pas les doigts quand on lui met dans la main). Bref, le bébé étant en grand danger de mort à cause de sa malnutrition, nous lui avons acheté du lait et un biberon… nous lui avons expliqué comment l’utiliser en le désinfectant, etc. et le lendemain matin, nous l’avons amenée à l’hôpital voir le pédiatre.

Je suis très contente de l'avoir accompagnée à l’hôpital parce qu’elle serait probablement retournée chez elle sans avoir obtenu l’aide qu’elle était venue chercher. L’infirmière lui a juste dit qu’il fallait arrêter ses caprices et faire boire le bébé même si ça fait mal. Je lui ai dit que Fati était loin d’être plaignarde et que si on était ici, c’est qu’il y avait un problème, qu’il fallait faire quelque chose car le bébé allait mourir et qu’on voulait voir le docteur. Joie : on a réussi à voir le docteur! Je plains les pauvres femmes qui se pointent là désespérées et qui se font retourner de bord en se faisant dire qu’elles sont juste des mauvaises mères qui ne donnent pas le sein comme il le faut… sans se faire expliquer comment elle pourraient faire autrement! Franchement!

Enfin… le médecin lui a dit comment traiter ses mamelons et comment bien donner le sein pour lorsque ce serait guérit car, en attendant, ce sera du lait en poudre (ouin). Ensuite, il lui a expliqué comment faire sortir le lait (qui n’est pas infecté, ça a été vérifié) pour le donner (en alternance avec le lait en poudre) à Anissa avec le biberon avant de la faire boire directement au sein. Ici c’est très important de faire boire le lait de la mère car ça les protège de bien des bactéries et maladies! On ne peut malheureusement pas confier l’enfant à une nourrice car le danger d’attraper des maladies et trop grand.

Selon son examen, si Fati suit les conseils du docteur, tout devrait bien aller d’ici deux jours. Je trouvais qu’il avait bien de l’allure ce médecin! Il lui a donné rendez-vous dans 2 jours pour voir l’avancement des choses et prendre des prises de sang. On croise les doigts. Très forts parce qu’un bébé naissant qui ne se nourrit pas pendant une semaine, ça part mal dans la vie.
Fati est adorable. Le pédiatre lui a dit d’attendre avant de tirer le lait car ce serait trop douloureux et elle a répondu dans un français approximatif (l’homme ne parlant pas Dioula) qu’elle en sortirait dès qu’elle arrive à la maison et ce, même si ça la fait pleurer car c’est important pour son bébé! Le doc était impressionné :)

À suivre….

dimanche 17 octobre 2010

Tuyau d’eau explosé

Il faut payer pour l’eau filtrée (que nous filtrons une deuxième fois à la maison car disons que malgré la filtration, elle n’est pas claire claire !). Comme la plupart des gens n’ont pas l’eau courante à la maison, ils vont à la pompe pour acheter leurs litres d’eau.

L’autre jour, nous sommes sorties de la maison et sur notre rue, un tuyau avait explosé. Il y avait au moins dix jeunes qui avaient vu l’eau couler et qui se sont précipités à la maison pour rapporter des sceaux et les remplir le plus possible de cette eau filtrée qui leur donne moins mal au ventre. C’était tellement beau à voir toute cette joie pour de l’eau que nous considérons à tort comme quelque chose d’acquis !

vendredi 15 octobre 2010

Les oignons : je dois vous en parler

La mort qui tue. Les oignons ça fait pleurer quand on les épluche. Oui. Mais les oignons burkinabés… ça fait faire une dépression! Ils sont siiiiiiii forts que c’est souffrant. Après un oignon d’épluché, je suis rouge tomate, je suis toute mouillée de larme et je n’arrive plus à ouvrir les yeux. Audrey ça lui en prend 2… et Fanta a une technique pas 100% efficace, mais certainement plus que la nôtre : ne pas regarder ce qu’elle fait. J’ai abandonné l’idée des oignons. Juste être dans la pièce me fait pleurer. La vaisselle. Je vais me concentrer sur la vaisselle.

Changement de bureau

Mon bureau a déménagé. Du siège de l’Association au cœur de la ville, je suis rendue en haut d’une colline. Il y a de l’air, du vent, des arbres. Des champs pas très loin, du sable partout. J’adore regarder au loin la ville de Banfora en écoutant de la musique, en regardant les gens passer. C’est calme, c’est rafraîchissant. J’aime.

jeudi 14 octobre 2010

Fin de semaine de filles à Bobo!

Sac-à-dos sur le dos, nous sommes parties vers la station d’autobus TCV. À 45 minutes de marche de la maison, nous avons commencé notre longue promenade de deux jours! Pas question d’appeler un taxi puisque n’étant que 3 à Banfora, ils ont un monopole qui leur permet de demander des sommes faramineuses!


Notre marche est notre première économie. La deuxième ? Le rabais que nous donne la compagnie d’autobus pour nos beaux yeux (nooon, ils en font à tout le monde :P). Le troisième ? Le dîner chez la mère de Djenneba à Bobo. Toutes assises en rond sur des petits bancs à ras le sol, à côté des cases et de la cuisine extérieure, mais à l’abri du soleil, nous avons mangé dans la même assiette du riz avec une sauce au chou et au mouton. MIAM.


Venant d’une famille pauvre, les moyens sont limités. Nous avons donc acheté une robe et des souliers à sa tante et donné un peu d’argent à sa mère pour payer de la nourriture. La marâtre de Djenneba (deuxième femme de son père… oui oui, pour un enfant, les autres femmes de son père sont ses marâtres) n’y était pas et elle était très déçue de ne pas pouvoir nous la présenter car elle l’aime beaucoup! Bref, notre passage était éclair, mais significatif pour moi car j’ai vu d’où venait mon amie et j’ai peut-être plus compris ses comportements que j’expliquerai dans un autre article.


De là : direction marché! Grand, sale, poussiéreux, plein de tarzans harcelants (vendeurs de gogosses à touristes agressifs qui voulaient donner une volée à Djenneba parce qu’elle nous disait de ne rien leur acheter et elle se battait pour les prix en disant qu’ils étaient des escrocs avec nous, toubabous qui venaient les aider et habiter dans leur pays pendant des mois). Bref, ça a fini par Djenne qui nous donne des coups de pieds pour nous faire comprendre de ne pas dire oui.
Il y avait de tout là-dedans et toutes sortes de vendeurs. La saison touristique étant terminée, nous étions l’attraction avec un grand A. Les vendeurs qui m’ont le plus impressionnés sont ceux qui venaient du Niger. Grands, très foncés avec de longues robes colorées et des turbans assortis. WOW.


Ensuite, dégustation d’une spécialité du pays : le poulet soumbala. La sauce est faite à partir de graines de néré (sorte d’arbre) qu’ils laissent pourrir au soleil pendant trois jours pour en faire des boules noires (qui ressemblent étrangement à des crottes de chèvres) que les femmes vendent au marché. Ça pue le calvaire et après quelques bouchées, je trouve que ça goûte ce que ça sent… Et quelle horreur, malgré tout le savon sur nos mains, l’odeur ne partait pas. Ouf. Tout de même, ce n’était pas totalement mauvais.


Soirée tranquille pendant laquelle Djenneba a marchandé la chambre d’hôtel pour qu’elle nous revienne au quart du prix affiché. Merci Djenne.


Jour 2 : La mosquée de Bobo, la vieille ville et le quartier des artisans!


La Mosquée de Bobo a été construite en 1880. Elle est d’influence Nigérienne. Elle a l’air d’une immense fourmilière ou d’un gros château de sable. J’avais très hâte de la voir celle-là et je ne suis pas déçue. Faites pour accueillir des hommes, mais avec une rangée accordée aux femmes, l’intérieur donne l’impression d’être dans une grotte. Il y a des minarets dans lesquels il y a des pièces de méditations où certaines personnes vont se recueillir pendant des jours … ou des semaines!


La vieille ville et le quartier des artisans. Pauvre. Catholiques, musulmans, griots et animistes y cohabitent. Les griots (je ne connais pas l’orthographe) sont un peuple de conteurs d’histoires. Ils sont des encyclopédies vivantes de l’histoire, des coutumes, des cultures, etc. Ils se marient entre eux et transmettent leur savoir de parents à enfants griots.


Dans la vieille ville il y a un bâtiment qui abrite l’Association des mangeurs d’arachides (pour vrai, j’ai pris une photo). Il y a un palais de justice où la vérité est décidée par un combat de coqs. Le coq du fautif se fait tuer par celui qui dit la vérité (croient-ils). Il y a un hôtel pour les sacrifices, une petite boutique qui fabrique de la bière, etc. Ça pue les excréments, mais il y a une ambiance plus qu’agréable. Il fait bon s’y promener. Les gens sont souriants, accueillants et si beaux! Ils ne nous harcèlent pas pour acheter (WOW!).


Nous avons terminé notre promenade en allant sur le bord d’un cours d’eau où vivent des poissons sacrés. Les gens s’y lavent, y font leur vaisselle, y jettent leurs déchets, y font baigner leur cochons et animaux en général. Ça donne l’impression d’un mini Gange. Sale sale sale… mais sacré et si utile!


Fin de semaine de chaleur, fin de semaine d’achats, fin de semaine pleine de rencontres, fin de semaine entre amies… Fin de semaine de bonheur :)


p.s. Village raëlien entre Bobo et Banfora. Pour vrai de vrai. Ce n’est pas une blague. Ayoye.

jeudi 7 octobre 2010

Les noirs dans le noir

Je ne sais pas par quel miracle, ils voient dans le noir. Dans l’obscurité la plus complète ils avancent en évitant les obstacles en sachant où ils vont. Est-ce que c’est parce qu’ils connaissent tous les chemins empruntés par cœur ? Ali dit que les noirs voient dans le noir parce que tout est noir (!?!). On dirait que je commence à le croire parce que le nombre de fois où j’ai failli me tuer en marchant dehors (accompagnée d’Ali bien sûr) une fois la nuit tombée et que lui sautait partout en me prenant la main pour me guider!

mercredi 6 octobre 2010

La petite princesse en rose

On aurait vraiment dit un petit ange. Toute seule, assise sur un tas de terre elle me regardait. Il n’y avait personne autour. L’attroupement était beaucoup plus loin et c’était pour les funérailles d’une femme. Tout le monde était habillé de couleur car on célèbre la mort chez certains peuples qui habitent la région.

La petite fille (de deux ans environ), de rose vêtue (même les petites boules au bout de ses tresses étaient roses!) était donc éloignée du regroupement, assise à l’ombre à me regarder. J’étais très triste de ne pas avoir mon appareil photo, mais en même temps, j’en étais contente parce qu’il aurait pu gâcher ce beau moment. En la regardant, je me suis approchée gentiment et je l’ai salué en lui tendant la main. Sans rien dire, elle m’a tendue lentement sa petite main et elle a pris la mienne. Quand on se tenait la main, elle n’a pas bougé, pas parlé, elle m’a juste saluée avec ses yeux. Doucement, elle a replacé sa mini main sur sa cuisse sans me quitter des yeux. Ça s’est résumé à ça, mais c’était énorme pour moi! J’étais vraiment touchée. C’était comme une petite discussion sans mots où elle acceptait que je sois chez elle et était contente de me rencontrer.

Elle était si jolie! Sa robe toute propre contrastait avec le sol terreux sur lequel elle était assise. Je me suis dit que sa robe ne resterait pas rose très longtemps et ça m’a fait rire de penser à comment des mères québécoises réagiraient à leurs petites filles bien habillées assises sur un sol salissant! Ahhh qu’on ne vit pas dans le même monde!

lundi 4 octobre 2010

Demander la route

Ménastradari : Je demande la route.

Important à savoir parce qu’ici, si tu veux quitter un endroit, tu dois demander à la personne qui te reçois de prendre la route. Parfois, il faut demander la route à plusieurs reprises avant de se la faire accorder, alors il faut s’y prendre d’avance! Tu veux partir vers 19h30, demande ta route vers 19h00!

Le Maire, la Gouverneur, le Haut-commissaire

On les a tous rencontrés. Ça a été compliqué de réussir à tous les voir, mais semble-t-il que c’était nécessaire de se présenter aux autorités locales.


Ils étaient tous bien contents de notre visite de courtoisie. Ils nous ont offert leurs numéros de téléphone au cas où nous aurions à les rejoindre… Ils nous ont parlé un peu du Québec et ce qu’ils en savaient… tout ça en ne nous regardant jamais dans les yeux car ici, c’est une manque de respect (d’ailleurs, je dois y travailler car j’ai bien de la difficulté à me concentrer sur ce que quelqu’un dit lorsque je regarde partout sauf le visage de la personne!)


Bref, c’était drôle de tous les rencontrer! La personne qui m’a le plus frappée, c’est LA gouverneur, car oui oui, c’est une femme! C’est une femme très éduquée! Elle a étudié en France, elle a un BAC en histoire, une maîtrise et un doctorat en anthropologie. Elle a travaillé comme journaliste, elle fait partie de groupes de recherches, elle écrit des articles… bref, elle est BIG! À part son discours (bien sûr!) qu’est-ce qui m’a frappé chez elle ? Ses grosses lèvres avec son rouge à lèvres rose bonbon. Avant même de lui avoir parlé, j’ai su que j’avais à faire à un personnage spécial, je l’ai apprécié instantanément et l’ai trouvée ultra intéressante peu de temps après!

dimanche 3 octobre 2010

En passant chez Ali

Je suis allée chez Ali, le petit bonhomme qui est devenu notre ami… Ce petit bout d’homme qui raconte toujours des histoires, qui ment souvent et qui essaie de nous convaincre qu’il dit la vérité en disant : ```Crois-moi! Je ne joue pas!``

Nous sommes allées saluer sa mère que nous n’avons finalement pas vue car elle était partie au moulin. Nous avons donc été accueillies par la première femme du père d’Ali (qui est décédé lorsqu’Ali était bébé) dans la maison qu’elle partage avec la mère d’Ali.

Cette femme avait l’air beaucoup plus vieux que son âge à cause de sa bouche édentée et de sa peau toute ridée. La vie dure. Elle a eu la vie dure. Avec elle, une ribambelle d’enfants tout couverts de terre, c’est-à-dire les enfants des deux mariages de son défunt mari et les enfants des voisins qui se sont précipités chez elle à notre arrivée.

Tous assis sous l’arbre autour duquel des cases ont été construites Fanta nous a servi de traductrice. Quelque chose mijotait sur le petit four à charbon, nous étions envahies de mouches et une jeune fille était allongée tout près de nous. Elle avait l’air si malade, toute maigre, avec des plaies sur les jambes, les joues creuses. Ça contrastait vraiment avec les enfants sales, mais rieurs et enjoués qui nous tournaient autour!

J’ai trouvé ça difficile parce que maintenant, je sais d’où vient Ali et je comprends encore plus son désir d’échapper à tout ça. Je comprends maintenant son plaisir à se servir un verre d’eau dans un robinet qui fait que l’eau ``vient toute seule``, je comprends son fun à parler et apprendre avec nous, je comprends sa chance d’aller à l’école et de se donner des outils qui lui donnent le droit d’avoir de l’espoir.

Mais je comprends aussi sa deuxième mère de craindre pour Ali lorsque les toubabous seront repartis.

vendredi 1 octobre 2010

Enfants travailleurs

Aujourd’hui, c’était encore plus triste qu’à l’habitude de voir des jeunes enfants travailler. Alors qu’à la mi-septembre les écoles privées ouvraient, aujourd’hui, le 1er octobre, c’était la rentrée scolaire pour les enfants qui fréquentent les établissements publics. Ceci veut dire que toutes ces petites filles et tous ces petits garçons que j’ai vus dans les rues aujourd’hui n’iront pas à l’école cette année.

jeudi 30 septembre 2010

Le petit Salif aime la toubabou

Autour de chez moi, il y a plein de petites cases abritant tous nos chers voisins! À chaque fois je suis un peu gênée de rentrer à la maison… la grosse maison (qui n’est pas très grosse en réalité, mais comparée à ce qui se trouve aux alentours, elle l’est!). Malgré ma gêne, je prends toujours du temps pour les petits voisins qui viennent me saluer. Parfois, ils poussent ma moto jusque dans le jardin pour m’aider à la stationner. Ils sont siiiiiiii cutes!
J’en reconnais quelques-uns qui s’appellent Rodrigue, Jérémie et Salif. Salif a deux ans. Il comprend un peu le français, mais il est encore jeune et très peu bavard. Tout ce qu’il fait c’est crier TOUBABOU quand il me voit.

L’autre jour, j’ai ouvert la porte d’entrée du jardin pour ouvrir à Delphine, une dame qu’on a connue chez un ami et qui vient nous saluer et nous vendre des mangues séchées (que je mange comme des chips… c’est pêché tous les kilos que je peux ingurgiter!). Une fois qu’elle est rentrée, j’entends le petit Salif hurler TOUBABOU sans arrêt en courant dans ma direction. Il était adorable et il courait très vite. Quand il est arrivé près de moi, il s’est jeté sur moi et a encerclé mes jambes avec ses petits bras. J’avais envie de pleurer tellement je le trouvais touchant… Il me regardait avec ses grands yeux! Ensuite, je lui demandé s’il voulait rentrer, mais il a pointé Delphine, il s'est mis sur la pointe des pied, il s'est étiré pour attraper la poignée et il a refermé la porte derrière lui… comme s’il ne voulait pas déranger!

Celui-là, à chaque fois que je le croise, ça me rend de bonne humeur!

mercredi 29 septembre 2010

Arriver volontairement en retard au travail sans remords, ça se fait!

Arriver volontairement en retard au travail n’est pas une possibilité qu’on envisage par chez nous! Mais ici, c’est devenu une obligation pour moi! Le seul matin où je n’ai pas choisi d’être en retard, c’est lorsque le ciel s’est déchaîné et que la pluie s’est mise à tomber sans arrêt pendant 2 heures. Des grosses gouttes lourdes qui font mal quand elles frappent et qui nous empêchent de voir à quelques mètres en avant. C’est fort, c’est puissant et c’est… dangereux! Heureusement, à part cette fois, les orages ont presque toujours éclaté alors que je me trouvais dans le confort du bureau, de la maison… ou à la veille d’y arriver!

Bref, pluie à part, il faut quand même être en retard. Pourtant, c’est écrit sur le babillard : il faut respecter les heures du bureau qui sont de 7h30 à 12h30 et de 15h à 18h-18h30. Je veux bien, mais sérieusement, je suis tannée d’arriver et de me buter à une porte barrée à clé : le matin et en revenant de pause! Alors j’arrive en retard! Une demi-heure en retard le matin, ce n’est encore pas tout à fait assez donc j'ai opté pour 45 minutes, ce qui est parfait! Heureusement, l’après-midi c’est plus un 10-15 minutes, donc l’attente était moins longue.
C’est fou pour nous, mais c’est la réalité d’ici! Mes nouvelles amies africaines m’ont prévenue de ne pas planifier mon retard, de me lever comme à l’habitude, de me préparer à mon rythme et d’arriver ensuite! Mais j’ai eu beau essayer de prendre mon temps, je n’arrivais pas à être assez en retard! J’ai donc décidé de me lever plus tard… volontairement!

La fin du ramadan!

J’ai oublié d’en parler!! Pourtant ça a été ma première sortie à Banfora!

La fin du ramadan se décide avec la lune! Alors on ne savait pas si notre congé férié serait le jeudi ou le vendredi! Tout le monde se posait la question! Finalement c’est tombé le vendredi! Toutes nos réunions ont été annulées et nous avons été invitées à manger chez la mère de Yacouba. Je dis la mère parce que le père a sa maison officielle dans une ville voisine avec sa deuxième, et une troisième maison avec une troisième femme dans une ville encore plus éloignées. Contre toute attente, le père était là… car il se reposait chez sa première femme après s’être blessé à la cheville. Semble-t-il qu’il n’y vient que très rarement.
Bref, en cette journée de fête, les enfants revêtent leurs plus beaux habits et se promènent d’une porte à l’autre en disant ¨Same Same¨ en échange de quelques francs. C’est comme une halloween monétaire! Une fois les same same terminés (ce qui peut être long pour ceux qui en veulent plus!), tout le monde mange en écoutant de la musique, en parlant et en regardant le ciel.

Nous avons été très bien accueillies dans la cour de cette petite case qui abrite une mère et ses 4 enfants. Les beaux habits ont fait fureur… mais Yacouba est disparu, mort de honte de ne pas être aussi beau que ses amis et son frère. Le couturier n’avait pas eu le temps de finir son ensemble avant la fin du ramadan.

Pauvre chou. On ne l’a pas revu de la journée car il est parti e se cacher dans un champs de maïs voisin.

La fin du ramadan!

J’ai oublié d’en parler!! Pourtant ça a été ma première sortie à Banfora!

La fin du ramadan se décide avec la lune! Alors on ne savait pas si notre congé férié serait le jeudi ou le vendredi! Tout le monde se posait la question! Finalement c’est tombé le vendredi! Toutes nos réunions ont été annulées et nous avons été invitées à manger chez la mère de Yacouba. Je dis la mère parce que le père a sa maison officielle dans une ville voisine avec sa deuxième, et une troisième maison avec une troisième femme dans une ville encore plus éloignées. Contre toute attente, le père était là… car il se reposait chez sa première femme après s’être blessé à la cheville. Semble-t-il qu’il n’y vient que très rarement.
Bref, en cette journée de fête, les enfants revêtent leurs plus beaux habits et se promènent d’une porte à l’autre en disant ¨Same Same¨ en échange de quelques francs. C’est comme une halloween monétaire! Une fois les same same terminés (ce qui peut être long pour ceux qui en veulent plus!), tout le monde mange en écoutant de la musique, en parlant et en regardant le ciel.

Nous avons été très bien accueillies dans la cour de cette petite case qui abrite une mère et ses 4 enfants. Les beaux habits ont fait fureur… mais Yacouba est disparu, mort de honte de ne pas être aussi beau que ses amis et son frère. Le couturier n’avait pas eu le temps de finir son ensemble avant la fin du ramadan.

Pauvre chou. On ne l’a pas revu de la journée car il est parti e se cacher dans un champs de maïs voisin.

mardi 28 septembre 2010

Il vous a pas fait de rabais ?

Une contravention! On a eu une contravention pour un stop brûlé… qu’on avait fait, mais là où la logique veut qu’on fasse un arrêt et non exactement là où il est situé!! Je veux bien qu’on fasse respecter les règlements, mais quand le stop est à un bon 10 mètres de l’intersection, c’est normal qu’on le fasse un peu plus loin pour voir les motos arriver!!!

Pendant qu’on attendait notre sentence officielle sur le bord de la route, une collègue de travail s’est arrêtée pour nous demander ce qui se passait! On lui a dit qu’on venait de nous donner une contravention qui serait probablement de 6 000 Francs (12$). Elle nous regarde d’un air surpris et nous dit : ¨Il ne vous a pas fait de rabais ?¨

Four au charbon

Pénurie de gaz oblige, nous avons fait à manger sur un mini four à charbon. Accroupies par-dessus notre chaudron, le processus a été long, mais nous y sommes arrivées. Je suis contente d’avoir eu à procéder de la sorte car ça nous a rapprochées de la réalité de nos voisins, mais l’occidentale en mois qui n’aiment pas prendre 2h30 pour cuisiner un repas simple en rentrant du travail, était contente quand la bonbonne a traversé la porte quelques jours après!

vendredi 24 septembre 2010

Un éclair déchire le ciel

J’ai compris l’autre soir ce que voulait dire un éclair déchire le ciel ! On a eu des beaux éclairs cet été à Montréal, des tonnerres puissants aussi… mais vraiment, en voyant ce qu’il y a ici, je trouve ça drôle d’avoir été impressionnée à plus d’une reprise par la force de nos orages montréalais.

Assise derrière Fanta sur la mobylette (*en direction d’un restaurant), un éclair a déchiré le ciel. Quand je dis déchiré, je dis déchirer. Fanta s’est arrêtée, m’a regardée et elle a dit : WOW ! L’éclair était si gros, si étendu ! Comme des racines d’arbres là-haut dans le ciel. Tout le ciel ! Il n’y avait pas un coin de ciel pas occupé par cet éclair qui a fait tant de lumière que le ciel est devenu mauve. AYOYE. Pas besoin de vous décrire le capharnaüm qu’il y a eu après. Un tonnerre à nous faire exploser les tympans!

Une chance que nous étions rendues au restaurant quand ça s’est mis à tomber !

mercredi 22 septembre 2010

Apprendre à conduire une mobylette manuelle dans la boue!

Ok. Ça peut paraître facile conduire une mobylette semi manuelle… parce que ça l’est (j’étais craintive pour rien… quand tu te trompes de vitesse, ton moteur fait un gros bruit effrayant et tu t’ajustes!). Mais conduire une mobylette ici avec tous ces trous si creux, ces chemins sablonneux et la bouette post orage (n’oublions pas que la saison des pluies n’est pas terminée, et quand tu tombes dans un trou de boue, t’es bien sale jusqu’aux genoux)… c’est toute une épreuve. Mais bon. J’ai appris. Samedi. Et qu’est-ce qu’on fait dimanche ? On part aux Cascades à 10 kilomètres de Banfora. CHOUETTE! Je peux venir, je sais conduire!


Chouette oui, épeurant aussi. Un chemin troué comme partout, mais aussi des portions de route complètement inondées… comme dans jusqu’à la moitié de ma roue donc je ne vois pas où sont les trous. Sans rien dire et en montant les pieds le plus haut possible, je fonce, lentement mais sûrement, dans ces tronçons de route rivière qui me donne l’impression de faire du motocross mal équipée!


J’ai été prudente c’est certain!


Et j’ai eu taaaaant de plaisir sur ces routes entourées de paysages magnifiques et de jeunes gens travaillant dans les champs!!

Accepter que tu passeras BEAUCOUP de temps à attendre, c’est accepter ta nouvelle réalité

Attendre. Être patiente. Attendre. Attendre encore. Juste attendre. Il faut toujours attendre. Pour tout, il faut attendre. Bref je n’ai jamais autant attendu.

mardi 21 septembre 2010

Silence

Les gens vont prendre le thé, vont saluer, vont discuter les uns chez les autres. Ce qui est un peu troublant pour nous en tant qu’Occidentaux, c’est quand la visite se résume à quelques échanges (très peu) et beaucoup de looooongs silences interminables durant lesquels tout le monde regarde le ciel et pense à.... je ne sais trop quoi.

Peut-être que c’est ça profiter de la vie!

Ça va ? Oui chez vous ? Et la famille ? Et les enfants ? Et la soirée ? Et le week-end ? Salutations qui n’en finissent plus!

Le matin, il faut calculer dans notre horaire du temps pour les salutations. Il faut aller serrer la main à tout le monde et prendre de leurs nouvelles. Quand les autres arrivent, ils passent au travers du même processus! Bref, on passe beaucoup de temps à se saluer! Même dans une salle d’attente les nouveaux arrivants saluent ceux qui y sont déjà pour ensuite s’assoir en silence. Imaginez combien de bonjour ou bonsoir j’ai pu lancer déjà!

MmmmmMMMMMmm

Au Burkina, il n’y pas vraiment de mot qui équivalent à nos oui et nos non on dit mmmm Mmmmm, mais avec différentes intonations pour signifier si c’est positif ou négatif. De toute façon, il est bien rare qu’on dise un non catégorique car c’est impoli! Il faut détourner la conversation pour faire comprendre que ce sera non, mais sans le dire vraiment. Si on y arrive pas, on dit peut-être … et peut-être ça veut dire : non-mais-je-suis-trop-gênée-pour-te-le-dire-clairement-pis-tu-le-comprends-pas-par-toi-même.

Il est midi, on passe au bonsoir!

Partage : À ma grande surprise, on m’a regardé avec un air curieux lorsque j’ai salué quelqu’un en disant bonjour en début d’après-midi. J’ai appris à ce moment-là que dès midi, on dit bonsoir. Ah d’accord.
Entre le lever du soleil et 10h : A ni sogoma
Entre 10h et 16h : A ni tile
Entre 16h jusqu’en soirée : A ni wula
Fin de soirée et nuit : A ni su
En français ça reste bonjour le matin et bonsoir dès midi!

Toubabou!


C’est au son des ``TOUBABOU`` ou ``LA BLANCHE`` que j’ai découvert la ville de Banfora où je resterai durant les mois à venir. C’est une ville que je qualifierais plus d’un grand village. Il y a quelques routes goudronnées qui sont les rues importantes (sans noms) et toutes les autres qui sont des routes de terre parsemées de trous béants dû aux averses violents de la saison des pluies qui n’est toujours pas terminée.

Bref les toubabous c’est nous… et nous ne sommes pas très nombreux et facilement repérables (entre autres parce que nous sommes les seuls à porter le casque sur les mobylettes!).

Petits pieds sous la porte

Ton espace c’est mon espace. J’ai compris ce qu’on nous disait en formation. Ici, la visite peut débarquer sans prévenir pour une durée indéterminée et il n’y en a pas de problème. En habitant chez Floriane et Romain (coopérant en assainissement des eaux) le temps que notre maison soit prête, j’ai eu un bel aperçu de la visite qui reste, reste et reste. Les deux principaux visiteurs s’appellent Ali et Yacouba. Ils ont 13 ans, mais on l’air d’en avoir 9.

Ils arrivent à n’importe quelle heure du jour ou de la soirée (quand même pas la nuit) pour jaser. Ils sont charmants et serviables (toujours prêts à nous aider, nous rendre un service, nous accompagner la nuit), mais parfois ça devient épuisant de les avoir toujours cachés quelque part. En plus de nos nombreux visiteurs réguliers, il y a ces enfants qui aiment tant jouer à ``sonne décrisse`` ce qui fait que la sonnette retentie et hop personne à la porte. À cause de ces petits jeux, Floriane a pris l’habitude de regarder sous la porte si elle voyait des pieds. Une fois les pieds reconnus, elle va ouvrir la porte. Ali et Yacouba sont au courant de sa tactique, alors inutile de vous dire que lorsqu’ils sonnent à la porte, ils veulent tellement qu’on leur voit les pieds qu’ils les glissent le plus possible sous la craque de porte. C’est super mignon…. Et utile car quand l’envie d’ouvrir la porte n’y est pas… En voyant les pieds on sait que ce n’est pas important et que de toute façon, ils repasseront dans une heure ou deux!

Bonsoir, tu veux danser le Zouk ?

Le zouk, c’est une danse que je décrirais comme over suave… C’est pratiquement faire l’amour sur la piste de danse. Il paraît que c’est le fun à danser, mais que c’est tellement personnel que ça peut être difficile. Ginette (une autre stagiaire, d’origine ivoirienne) a tenté de me montrer comment faire. Il paraît que j’ai bien le mouvement de bassin. Maintenant est-ce que je vais pratiquer ? Mmmm je ne pense pas, même toute seule dans ton salon c’est gênant à danser! À y penser Ginette était mal à l’aise… Imaginez!


Tout de même, les Africains sont de grands danseurs… Les hommes dansent bien et aiment danser. Au Matata (bar où nous avons été prendre une bière pour fêter notre arrivée à Ouagadougou), il y avait au moins 7 garçons pour 1 fille. Ça sentait fort sur la piste de danse!


On nous a dit que c’était un bar typiquement africain, avec de la musique africaine seulement, de la musique pour danser le zouk dès 2 heures du matin et de la bière burkina (qui goûte l’eau)! Je peux vous dire qu’il faisait chaud sur la piste de danse et ça se dandine pas juste un peu!


Matata qui vient du akouna matata qui était associé au parc Safari dans ma jeunesse… ça veut dire Prends la vie comme elle vient!


Alors prenons la vie comme elle vient en s’ajustant au mode de vie africain!

Une pintade et des patates passent les douanes à Casablanca!

Durant notre escale de 17 heures à Casablanca, on nous a offert une chambre d’hôtel dans les environs de l’aéroport. Fanta (ma coloc burkinabée) en a profité pour passer du temps avec ses parents qui habitent le Maroc. Comme toute bonne maman africaine, sa mère avait préparé une pintade avec des patates (à différencier des pommes de terre nous a prévenu Fanta!). Gentille comme elle est, elle en avait fait pour 4 personnes étant donné que nous étions 4 stagiaires sur le même vol.

Malheureusement, au moment du repas, Mylène et moi étions partie à la mosquée d’Hassan II au centre-ville de Casa. Mosquée grandiose et incroyablement impressionnante.

Maintenant heureusement, nous n’avons pas réussi à trouver à manger. Tout était fermé à cause du ramadan. Non. Ce n’est pas tout à fait vrai. En fait certains restaurants étaient ouverts… mais seulement pour accueillir des joueurs de cartes qui passaient le temps en attendant le coucher du soleil, moment où les rues se vident COMPLÈTEMENT (au point de nous laisser croire qu’on se retrouve soudainement dans une ville fantôme) puisque les gens se ruent vers leur maison pour manger avant de se rendre par milliers à la mosquée.

Sur le coup, ça nous paraissait tragique car nous avions extrêmement faim. Mais une fois de retour à l’aéroport, Fanta nous annonce qu’elle nous a apporté le reste du plat que sa maman nous avait préparé. Joie! Toutefois, il faut passer les douanes d’abord puisqu’il est l’heure de se rendre à notre porte d’embarcation. J’avais déjà oublié le souper!

Une fois à côté du la porte de l’avion, Fanta ressort sa pintade et nous rappelant, qu’il faut manger au moins un petit quelque chose! AH! La viande et le poulet ON PASSÉ LES DOUANES! C’est dans ces moments-là qu’on se rend compte à quel point les normes de sécurités varient d’un endroit à l’autre. Alors qu’en Occident nous ne pouvons pas passer les postes de contrôle avec plus de 100 ml de liquide dans une bouteille, ici, tu peux passer avec ton souper préparé par la mère de ton amie qui habite à Rabat, qui a fait tout le trajet jusqu’à Casablanca, qui a laissé ledit repas à ses pieds tout l’après-midi et toute la soirée! Wow! J’aime!

Soit dit en passant, c’était DÉLICIEUX!