Sac-à-dos sur le dos, nous sommes parties vers la station d’autobus TCV. À 45 minutes de marche de la maison, nous avons commencé notre longue promenade de deux jours! Pas question d’appeler un taxi puisque n’étant que 3 à Banfora, ils ont un monopole qui leur permet de demander des sommes faramineuses!
Notre marche est notre première économie. La deuxième ? Le rabais que nous donne la compagnie d’autobus pour nos beaux yeux (nooon, ils en font à tout le monde :P). Le troisième ? Le dîner chez la mère de Djenneba à Bobo. Toutes assises en rond sur des petits bancs à ras le sol, à côté des cases et de la cuisine extérieure, mais à l’abri du soleil, nous avons mangé dans la même assiette du riz avec une sauce au chou et au mouton. MIAM.
Venant d’une famille pauvre, les moyens sont limités. Nous avons donc acheté une robe et des souliers à sa tante et donné un peu d’argent à sa mère pour payer de la nourriture. La marâtre de Djenneba (deuxième femme de son père… oui oui, pour un enfant, les autres femmes de son père sont ses marâtres) n’y était pas et elle était très déçue de ne pas pouvoir nous la présenter car elle l’aime beaucoup! Bref, notre passage était éclair, mais significatif pour moi car j’ai vu d’où venait mon amie et j’ai peut-être plus compris ses comportements que j’expliquerai dans un autre article.
De là : direction marché! Grand, sale, poussiéreux, plein de tarzans harcelants (vendeurs de gogosses à touristes agressifs qui voulaient donner une volée à Djenneba parce qu’elle nous disait de ne rien leur acheter et elle se battait pour les prix en disant qu’ils étaient des escrocs avec nous, toubabous qui venaient les aider et habiter dans leur pays pendant des mois). Bref, ça a fini par Djenne qui nous donne des coups de pieds pour nous faire comprendre de ne pas dire oui.
Il y avait de tout là-dedans et toutes sortes de vendeurs. La saison touristique étant terminée, nous étions l’attraction avec un grand A. Les vendeurs qui m’ont le plus impressionnés sont ceux qui venaient du Niger. Grands, très foncés avec de longues robes colorées et des turbans assortis. WOW.
Ensuite, dégustation d’une spécialité du pays : le poulet soumbala. La sauce est faite à partir de graines de néré (sorte d’arbre) qu’ils laissent pourrir au soleil pendant trois jours pour en faire des boules noires (qui ressemblent étrangement à des crottes de chèvres) que les femmes vendent au marché. Ça pue le calvaire et après quelques bouchées, je trouve que ça goûte ce que ça sent… Et quelle horreur, malgré tout le savon sur nos mains, l’odeur ne partait pas. Ouf. Tout de même, ce n’était pas totalement mauvais.
Soirée tranquille pendant laquelle Djenneba a marchandé la chambre d’hôtel pour qu’elle nous revienne au quart du prix affiché. Merci Djenne.
Jour 2 : La mosquée de Bobo, la vieille ville et le quartier des artisans!
La Mosquée de Bobo a été construite en 1880. Elle est d’influence Nigérienne. Elle a l’air d’une immense fourmilière ou d’un gros château de sable. J’avais très hâte de la voir celle-là et je ne suis pas déçue. Faites pour accueillir des hommes, mais avec une rangée accordée aux femmes, l’intérieur donne l’impression d’être dans une grotte. Il y a des minarets dans lesquels il y a des pièces de méditations où certaines personnes vont se recueillir pendant des jours … ou des semaines!
La vieille ville et le quartier des artisans. Pauvre. Catholiques, musulmans, griots et animistes y cohabitent. Les griots (je ne connais pas l’orthographe) sont un peuple de conteurs d’histoires. Ils sont des encyclopédies vivantes de l’histoire, des coutumes, des cultures, etc. Ils se marient entre eux et transmettent leur savoir de parents à enfants griots.
Dans la vieille ville il y a un bâtiment qui abrite l’Association des mangeurs d’arachides (pour vrai, j’ai pris une photo). Il y a un palais de justice où la vérité est décidée par un combat de coqs. Le coq du fautif se fait tuer par celui qui dit la vérité (croient-ils). Il y a un hôtel pour les sacrifices, une petite boutique qui fabrique de la bière, etc. Ça pue les excréments, mais il y a une ambiance plus qu’agréable. Il fait bon s’y promener. Les gens sont souriants, accueillants et si beaux! Ils ne nous harcèlent pas pour acheter (WOW!).
Nous avons terminé notre promenade en allant sur le bord d’un cours d’eau où vivent des poissons sacrés. Les gens s’y lavent, y font leur vaisselle, y jettent leurs déchets, y font baigner leur cochons et animaux en général. Ça donne l’impression d’un mini Gange. Sale sale sale… mais sacré et si utile!
Fin de semaine de chaleur, fin de semaine d’achats, fin de semaine pleine de rencontres, fin de semaine entre amies… Fin de semaine de bonheur :)
p.s. Village raëlien entre Bobo et Banfora. Pour vrai de vrai. Ce n’est pas une blague. Ayoye.